Les pénuries de produits alimentaires de plus en plus fréquentes

28/03/2022 mis à jour: 07:05
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Aux importations agricoles qui coûtent (représentent) le quart du commerce extérieur et à la faible évolution de la production entre 2017 et 2019 (suivie d’une baisse en 2020 et 2021), viennent s’ajouter les dysfonctionnements dans la distribution des denrées alimentaires de base. Des dysfonctionnements qui sont à l’origine des perturbations enregistrées de manière récurrente sur le marché concernant la disponibilité de certains produits.

Ce qui rend justement difficile l’accès des consommateurs à ces produits, comme c’est le cas actuellement pour l’huile de table et la semoule. Ce qui fragilise en parallèle l’un des piliers de la Sécurité alimentaire (SA), qui sont, à titre indicatif, la disponibilité, la stabilité, l’accès et l’utilisation.

«Le pilier stabilité/régularité des approvisionnements alimentaires se trouve fragilisé par les pénuries répétées résultant de dysfonctionnements de la politique de régulation et de contrôle des prix à la consommation», résumera Omar Bessaoud dans son étude présentée le 26 mars à l’occasion de la rencontre sur la SA, organisée par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC). «Les dysfonctionnements dans les circuits de distribution intervenus depuis le déclenchement de la crise sanitaire n’ont pas remis en question la capacité de l’Etat à garantir cette sécurité alimentaire», estime à ce sujet Omar Bessaoud. Cependant, les facteurs fragilisant cette sécurité persistent.

«A l’inflation qui a contribué à la baisse du pouvoir d’achat des populations, il convient de noter les nombreuses perturbations enregistrées dans la distribution des denrées alimentaires de base», précisera M. Bessaoud, soulignant la flambée des prix qui a affecté des produits tels que la pomme de terre ou le poulet, les pénuries récurrentes de lait subventionné, de farine, de semoule, de pâtes et d’huiles alimentaires. Des pénuries qui «sont depuis l’année 2020 de plus en plus fréquentes», rappellera l’expert.

Même si, pour ce dernier, la crise sanitaire a été relativement bien gérée avec des institutions publiques, des entreprises agro-alimentaires, des agriculteurs, des associations de consommateurs et des communautés rurales qui ont conjugué leurs efforts pour approvisionner assez régulièrement les marchés, les défaillances sont toujours là. Et pour cause, les leçons de la crise sanitaire n’ont pas été tirées.

«Les réponses aux chocs qui ont été apportées lors de cette crise sanitaire doivent être capitalisées», appellera M. Bessaoud. Comment ? En réponse à cette question, l’expert mettra l’accent sur la nécessité de travailler sur le renforcement des modes d’organisation des producteurs.

En effet, avec un déficit d’organisation qui a pour conséquence d’affaiblir les positions des producteurs agricoles dans les segments les plus sensibles de la chaîne des valeurs (commercialisation, distribution, exportation), l’organisation en coopératives s’impose. «Il est temps aujourd’hui de développer le système coopératif qui a, dans beaucoup de pays, favorisé l’équilibre des territoires et la saturation des marchés intérieurs», plaidera l’expert.

En matière de gestion des échanges agricoles mondiaux. L’urgence est à l’élaboration de stratégies commerciales plus performantes et au perfectionnement des capacités de négociations. «Ces questions renvoient à la fois au choix des partenaires commerciaux, aux politiques de coopération internationale agricole, au suivi des marchés mondiaux à l’aide d’indicateurs pertinents et de la mobilisation de personnels qualifiés, à la politique d’amélioration des capacités des infrastructures de stockage. Le tout pour sécuriser les approvisionnements et éviter les pénuries.» 

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