Les pays du pourtour méditerranéen sont particulièrement touchés par ces phénomènes caniculaires. «La chaleur devrait s'intensifier d'ici le milieu de la semaine (19 juillet) dans certaines parties de la Méditerranée, y compris la Grèce et la Turquie», a déclaré John Nairn, expert auprès de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies. «Une nouvelle continuation en août, dit-il, est probable.»
La vague de chaleur que nous subissons actuellement n’est pas près de s’arrêter et les thermomètres devront frôler de nouveaux records. L'ONU a appelé hier le monde à se préparer à des vagues de chaleur plus intenses, invitant chaque individu à élaborer ses propres "plans de lutte" pour affronter ces températures extrêmes de jour comme de nuit. "Ces phénomènes continueront à s'intensifier et le monde doit se préparer à des vagues de chaleur plus intenses", a déclaré John Nairn, expert auprès de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, dans une déclaration reprise par l’AFP.
De nouveaux records ont déjà été établis pour des stations météorologiques spécifiques dans certaines parties de l'hémisphère nord et de nouveaux records nationaux pourraient également être établis, a indiqué le site Web de l'agence des Nations Unies. "La chaleur devrait s'intensifier d'ici le milieu de la semaine (19 juillet) dans certaines parties de la Méditerranée, y compris la Grèce et la Turquie", a-t-il déclaré. "Une nouvelle continuation en août, dit-il, est probable." Le fait est que le phénomène El Niño, qui s'est récemment déclaré, ne fera qu'amplifier l'occurrence et l'intensité des vagues de chaleur extrême.
"L'un des phénomènes notables que nous avons observé est que le nombre de vagues de chaleur simultanées dans l'hémisphère nord a été multiplié par six depuis les années 1980. Cette tendance ne montre aucun signe de diminution", a relevé M. Nairn. Dans nos contrées, les températures devront dépasser les 40°C pendant plusieurs jours cette semaine. Selon les experts, les gaz à effet de serre qui retiennent la chaleur sont à l'origine du changement climatique.
Réchauffement deux fois plus grand
Les gaz tels que le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d'azote jouent un rôle crucial en empêchant une partie du rayonnement solaire d'être renvoyé dans l'espace. Lorsque ce cycle est équilibré, il maintient la planète à une température vivable. Mais une augmentation insoutenable des quantités de gaz à effet de serre dans l'atmosphère signifie que davantage de chaleur y est piégée, ce qui crée non seulement un réchauffement global mais aussi d'autres anomalies climatiques.
Pour les vagues de chaleur, le changement climatique augmente leur durée, leur intensité et aussi leur portée géographique, affirment les scientifiques. Les experts s’inquiètent du fait que dans de nombreux endroits où le maximum atteint ou dépasse les 40°C, la température reste proche de ces niveaux à minuit. Or, a souligné l'expert, "les températures nocturnes élevées répétées sont particulièrement dangereuses pour la santé humaine, car le corps ne parvient pas à récupérer", ce qui "conduit à une augmentation des cas de crises cardiaques et de décès".
Les pays du pourtour méditerranéen sont particulièrement touchés par ces phénomènes caniculaires. Une partie de l'Espagne a été placée hier en alerte rouge. A midi, il faisait déjà 41,7 degrés dans la province de Gérone, en Catalogne. En Italie, 20 villes sont placées en alerte rouge, de Bolzano au pied des Alpes jusqu'à Palerme en Sicile, en passant par Venise, Bologne, Florence, Rome, Naples et Cagliari.
Et même la Suisse alpine est frappée par ces conditions exceptionnelles. Cette canicule à laquelle les experts occidentaux ont donné le nom de Charon, du nom du passeur des Enfers, fait suite à une précédente vague de chaleur baptisée Cerbère en référence au gardien des enfers dans la mythologie grecque. Dans les pays du bassin méditerranéen, le réchauffement est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.
Selon Robert Vautard, directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace, spécialisé sur les sciences du climat cité par l’AFP, s'il n'y a pas de connexion climatique entre les différentes régions du monde, le changement climatique alimente et renforce les phénomènes météo extrêmes partout sur la planète.
«Pour l'Europe du Sud par exemple, c'est un anticyclone très puissant qui, combiné à la faiblesse des vents, reste statique et bloque les perturbations. Ces hautes pressions emprisonnent l'air chaud faisant grimper les températures. Cela est alimenté par des vents du sud sur le flanc ouest qui font remonter des masses d'air brûlantes du Sahara», explique-t-il. Il est à noter que la canicule a également touché les Etats-Unis, le Canada ainsi que le Japon et la Chine.