En dépit de la disponibilité des produits de large consommation sur le marché, les prix, en ce début de mois de Ramadan, ont sensiblement grimpé, notamment en ce qui concerne les fruits et légumes. Si l'indice des prix prévoyait une baisse notable ce mois de Ramadhan 2025, il y a quelques semaines, compte tenu de la stabilité des coûts, les consommateurs ont été étonnés par des hausses qui allaient du simple au double, particulièrement pour les fruits et légumes hors saison.
Le marché local est largement approvisionné, que ce soit en produits agricoles ou manufacturés, prisés par les jeûneurs. Il suffit de sillonner quelques marchés hebdomadaires ou la vingtaine de points de vente de proximité ouverts pour la circonstance pour se rendre compte de l’abondance de la marchandise, un aspect sur lequel les pouvoirs publics, dont la direction du commerce, ont été intransigeants.
Il y a une semaine, une commission ministérielle s’est même déplacée à Béjaïa, au niveau des espaces commerciaux de la région, pour un suivi rigoureux et de terrain de ce volet, dans le cadre des préparatifs du mois de jeûne. Cependant, les prix semblent obéir à une autre logique, celle qui consiste à tirer profit d’une conjoncture marquée par un réajustement ou un dopage de la consommation nécessitant des dépenses supplémentaires, presque obligatoires.
Des augmentations qui sont souvent justifiées par les mêmes raisons, allant des conditions auxquelles ont dû faire face les agriculteurs pour produire légumes, fruits et viandes, et plus au moins par le diktat des mandataires. «Le prix de la même variété de tomate, celle cultivée au Sud, que j’ai achetée il y a moins d’une semaine 3 kg pour 200 DA, est affiché ce matin entre 140 et 150 DA le kg. La courgette est passée de 120 à 180 DA, le piment et le poivron sont, à l’image des autres des légumes hors saison, proposés à 160 DA malgré l’abondance de ces légumes cultivés sous serre», fulmine un consommateur.
Abondante certes, mais on vous expliquera que la fluctuation des prix des légumes hors saison est «due essentiellement au coût onéreux des moyens déployés dans la culture sous serre, ainsi qu’à l’augmentation des prix des semences».
Un autre citoyen affirme s'être déplacé jusqu’à Aokas, sur la côte est, pour s’approvisionner, afin de fuir les prix appliqués au chef-lieu de wilaya, y compris dans les marchés dits Errahma où les tarifs ne sont pas différents des autres espaces commerciaux. «Je n’ai pas acheté grand-chose, à part quelques morceaux de viande d’agneau à 3000 DA. Celui du chevreau est proposé cette année à 2400 DA le kg.»
Ne voulant pas se «saigner» ces premiers jours, notre interlocuteur estime qu’il «est préférable d’attendre la deuxième semaine, le temps de voir cette fièvre des achats des consommateurs baisser, parce qu’elle en est en partie responsable de ces augmentations».
En dehors de la carotte (passée de 50 à 80 DA), les oignons (de 35 à 50 da), le navet (50 Da) et la pomme de terre (de 65 à 95 et 100 DA) et le chou-fleur, dont les prix sont restés relativement stables, les autres légumes de saison ne connaissent aucun recul. Les petits pois caracolent à 200 DA alors que son légume d’assortiment se maintient à 70 et 80 Da.
Quant aux fruits, ces derniers sont presque inabordables pour les petites bourses. La plupart des variétés présentes en ce moment sur le marché, comme la pomme et la poire, sont écoulées à plus de 450 DA ; la banane présentée à 550 DA et il n’y a pas lieu de flâner près des étales des fruits exotiques, auxquels on préfère les agrumes, beaucoup plus abordables cette année grâce à la forte production enregistrée.