Les marques algériennes à l'assaut du marché mondial : «Notre potentiel est immense»

10/01/2022 mis à jour: 00:21
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Huilerie traditionnelle / Photo : El Watan

L’huile d’olive est un aliment dont les bienfaits sur la santé sont innombrables. Elle contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires, du cancer, s’utilise également en cosmétique et dans divers usages.

Ces dernières années, plusieurs oléiculteurs et oléifacteurs algériens ont été distingués dans divers Salons et foires à travers le monde. Le fait est assez nouveau pour être souligné et analysé. A titre d’exemple, au mois de mai dernier, à la dernière édition du prestigieux concours «Japan Olive Oil Price», deux marques algériennes ont été primées.

Baghlia, produite par l’huilerie Kiared, a décroché la médaille d’or dans la catégorie monovariétale, tandis que Dahbia, produite par Hakim Alilèche, à Aïn Ouessara, au nord de Djelfa, a obtenu la médaille d’argent dans la catégorie «biologique». Pour rappel, Baghlia n’en est pas à sa première distinction.

Elle compte plusieurs grands prix à son palmarès. De son côté, Le Sainfoin, une huile d’olive vierge extra produite par Seddik Zouaghi, à El Kseur, a, quant à elle, décroché une médaille d’or au prestigieux concours de l’Agence pour la valorisation des produits agricoles de Paris.

Ces distinctions, qui sont un gage de qualité de très haut niveau, sont, en général, le premier pas qui permet de poser un pied dans un marché mondial dominé par des géants comme l’Espagne et l’Italie ou des pays à forte tradition oléicole comme le Maroc et la Tunisie. Les trois produits cités sont d’ailleurs arrivés à placer de petites quantités sur le marché international. Cela va peut-être donner des idées et faire naître des ambitions chez d’autres.

Ce qui distingue également ces trois produits auxquels nous nous sommes intéressés est leur respect de l’itinéraire technique de l’olive. Cela veut dire que l’huile est produite selon les normes universelles de production.

Ce qui suppose que les olives, récoltées bien avant leur complète maturation, sont pressées tout de suite après la récolte, dans une huilerie utilisant une méthode de trituration de première pression à froid, sans ajout d’eau chaude, afin d’obtenir une huile vierge extra qui est ensuite stockée dans des cuves en inox ou mise dans des bouteilles au vert fumé pour que le produit ne soit pas altérée par la lumière.

La réalité du terrain

La réalité sur le terrain est très loin de ressembler à ce processus minutieux. Un simple tour des huileries se trouvant en basse Kabylie, pour ne citer que cette région à la vocation éminemment oléicole, donne à voir partout le même spectacle de cours de huileries où s’entassent les olives dans des sacs de jute noirs et malodorants qui laissent suinter des rigoles de margine noirâtre.

L’acidité de l’huile dépendant essentiellement de la qualité de la matière première, il est aisé de tirer des conclusions sur la qualité de l’huile qui va sortir d’olives conservées dans de telles conditions.

Il faut savoir qu’il existe essentiellement trois systèmes d’extraction : les huileries traditionnelles, le système des super presses et les huileries à système continu.

Cependant, sur les 400 huileries recensées à travers la wilaya de Béjaïa, seules 94 sont des chaînes continues. Cela donne une idée du chemin qui reste à parcourir pour rénover ce parc vieillissant des huileries. Lors de notre visite sur le terrain, nous n’avons vu que trois oléifacteurs utilisant les derniers modèles d’extracteur centrifuge à deux ou à trois phases du fameux constructeur italien Pieralisi, leader mondial des systèmes d’extraction.

Ces procédés novateurs ne nécessitent pas d’ajout d’eau et possèdent de multiples avantages, dont celui de produire une huile qui garde toutes ses qualités organoleptiques et caractéristiques physico-chimiques.

Une huile de qualité irréprochable est la condition sine qua non pour espérer investir ce fameux marché international qui ne cesse de s’agrandir maintenant que la Chine, les USA, le Canada, l’Europe et beaucoup de sphères géographiques ou l’olivier n’est pas chez lui, ont découvert les extraordinaires vertus naturelles de l’huile d’olive.

L’huile d’olive est un aliment dont les bienfaits sur la santé sont innombrables. Elle contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires, du cancer s’utilise également en cosmétique et dans divers usages.

Des oléifacteurs mouliniers qui produisent une huile de très haute qualité, il en existe de plus en plus. C’est en 2005 que Hakim Alilèche a décidé de se lancer dans l’oléiculture en abandonnant son métier d’imprimeur.

Originaire d’un village des Ouadhias, il a choisi de s’installer dans les grands espaces de Aïn Ouessara où il possède aujourd’hui 40 hectares d’oliviers qu’il cultive en agriculture biologique. C’est au milieu de ses oliviers que Hakim a choisi d’installer une huilerie de dernière génération, permettant l’extraction à froid, sans ajout d’eau.

Pour obtenir un jus de fruit pur et sain. Ainsi, ses olives vont directement de l’arbre au moulin aussitôt cueillis. Ses 15 000 oliviers lui donnent ainsi près de 3000 litres d’une excellente huile vierge extra aux parfums subtilement exquis. Hakim, qui a créé sa propre marque appelée Dahbia en hommage à sa maman, les conditionne dans de jolies bouteilles qui prennent le chemin de plusieurs destinations mondiales.

Comme lui, ils sont plusieurs exploitants amoureux de l’olivier et de l’huile d’olive à avoir investi dans les immenses Hauts-Plateaux steppiques de Djelfa, Biskra, Ghardaïa ou Laghouat. Pour peu qu’ils trouvent aide et assistance, ces hommes sont en train de fabriquer le nouvel or vert algérien.

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