Les inquiétudes des professionnels de la santé : Le diabète en forte hausse - La sensibilisation, seul rempart contre la maladie

18/11/2024 mis à jour: 01:30
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Photo : D. R.

Selon les derniers chiffres annoncés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'occasion de la Journée mondiale du diabète, les cas de diabète ont quadruplé, dans le monde, depuis 1990. En effet, on compte désormais plus de 800 millions d’adultes atteints par la maladie. Et face à cette hausse inquiétante, la sensibilisation quant aux dangers de la maladie et la promotion d’une hygiène de vie saine semblent être les seuls remparts. Explications !

Trois cent quatre vingt huit (388) nouveaux cas de diabète, dont 3 étaient de type 2, ont été recensés chez les enfants âgés de moins de 15 ans au niveau de l’ensemble des établissements hospitaliers du secteur public de la wilaya d’Alger et cela durant la période allant du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021», c’est ce qu’indique le registre du diabète de type 1 chez l’enfant âgé de moins de 15 ans au niveau de la wilaya d’Alger, élaboré par l’Institut national de santé publique. Près de la moitié de ces cas ont été principalement  diagnostiqués dans trois structures, à savoir l’EPH de Birtraria avec un taux de 19,4%, le CHU Nafissa Hamoud avec 19,4% et enfin le CHU Mustapha avec 11,1%.

Et sur les 385 nouveaux cas de diabète de type 1,199 était de sexe masculin contre 186 de sexe féminin. Avec des chiffres en constante augmentation, le diabète constitue donc un problème de santé publique majeur. «Effectivement, le diabète est en nette progression ce qui est inquiétant», assure Dr Tanina Hakem, endocrinologue diabétologue. Selon elle, la raison principale de cette hausse n’est autre que le changement des habitudes de vie, l’alimentation et le manque d’activité physique.

«L’homme moderne ne bouge pas et mange très mal», se désole Dr Hakem. «De plus, le régime méditerranéen par excellence qui était le nôtre est de plus en plus remplacé par de la nourriture transformée, soit une alimentation riche en sucre et en gras», poursuit-elle. La spécialiste déplore par la même occasion la mauvaise hygiène de vie des jeunes. 

D’ailleurs, le registre fait savoir que la moyenne d’âge des nouveaux cas de diabète de type 1 était de 7-9 ans. «Pour le quart des individus enquêtés, l’âge au diagnostic de la maladie était inférieur à 5,0 ans», expliquent les auteurs du rapport. Ce qui amène l’incidence brute du diabète de type 1 chez les enfants âgés de moins de 15 ans, dans la wilaya d’Alger, à quelques 37,5 cas pour 100  000 enfants et cela durant l’année 2021.

A noter que chez les garçons, le rapport indique que cette incidence s’élevait à 37,6 cas pour 100 000 contre 37,4 pour 100 000 chez les filles. Par rapport aux tranches d’âges, le registre fait savoir que le risque d’être diabétique de type 1 était 1,65 et 2,42 fois plus élevé chez les enfants âgés de 5 à 10 ans et ceux âgés de 10 à 15 ans que les enfants âgés de 0 à 5 ans. Alors qu’une mauvaise hygiène de vie constitue un facteur aggravant de la maladie, notamment chez les jeunes, où se situe la responsabilité des parents ?

Hérédité 

Tout d’abord, il est important de souligner que la «négligence» à l›égard des enfants n’est généralement pas volontaire de la part des parents. Toutefois, les spécialistes jugent essentiel que ces dernier instaurent des règles claires concernant les habitudes alimentaires par exemple. «Ils ne doivent pas donner le sucre et le sel aux enfants de moins de 2 ans et ne pas acheter de boissons gazeuses ou jus industriel», recommande Dr Hakem.

Selon elle, un enfant qui regarde ses parents prendre des boissons gazeuses va logiquement en vouloir aussi ! «Quand les enfants grandissent, ils auront à faire au milieu extérieur, à savoir les amis, les camarades de classes qui consomment des chips, des gâteaux, du chocolat, du végécao, des sucreries et de la nourriture transformée bourrée de sucre !

C’est pourquoi, il est de la responsabilité de tous de changer ses habitudes», réitère Dr Hakem. Par ailleurs, et selon les conclusions du rapport, 69,8% des nouveaux cas de diabète de type 1 avaient au moins un parent diabétique dans la famille, autrement dit : le père, la mère, le frère, la sœur, l’oncle ou la tante, le grand-père, la grand-mère ou un cousin au 1er degré malade.

Pour ce qui est des circonstances de découverte les plus fréquentes du diabète de type 1 chez l’enfant, dans la wilaya d’Alger en 2021, on retrouve la cétose inaugurale sans acidocétose dans 56,1% des cas, suivie du syndrome polyuro-polydypsique (29,9%) puis de l’acidocétose avec ou sans signes neurologiques dans 23,4% des cas.

Et afin de mieux combattre la maladie, la spécialiste assure que la prévention et un dépistage précoce constituent des solutions. «Pour le dépistage, c’est très simple. Il suffit de faire une prise de sang, de préférence une glycémie à jeun associé à un taux d’hémoglobine glyquée et cela pour les patients de plus de 40, ceux qui ont des antécédents familiaux de diabète, les personnes obèses ou en surpoids mais aussi pour les femmes ayant eu un diabète gestationnel», énumère la spécialiste.

«Et pour tenter d’éviter ou retarder au maximum l’apparition de diabète, car il existe également des facteurs génétiques, nous devons changer nos habitudes de vie et nos habitudes alimentaires. Il faut adopter un régime méditerranéen, pauvre en graisses saturées, pauvre en sucre, éviter les aliments transformés et pratiquer une activité physique régulière», conclut-elle.
 
 

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