Les formations politiques multiplient les sorties sur le terrain : La présidentielle s’invite dans les débats des partis

18/02/2024 mis à jour: 01:55
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Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs - Photo : D. R.

Le Parti des travailleurs (PT) milite pour la réunion de toutes les conditions afin que le prochain scrutin se déroule dans les meilleures conditions.

La prochaine élection présidentielle s’invite dans les débats des partis politiques. Aucune formation politique n’est indifférente à ce rendez-vous politique. Chaque parti a sa feuille de route, sa position et ses conditions. Qui participera à ces joutes ? Qui présentera son propre candidat et qui en soutiendra un autre ?

Une chose est certaine, tous les partis plaident pour la tenue de la présidentielle dans le délai légal, mais tous affirment attendre le moment opportun pour se prononcer sur leur participation ou non. Si les partis de l’opposition réclament une «ouverture effective» du champ politique et médiatique et la réunion de toutes les conditions nécessaires, ceux réputés proches du pouvoir promettent d’être une «pièce maîtresse» dans ce scrutin.

C’est le cas du Front de libération nationale (FLN). Son nouveau secrétaire général, Abdelkrim Benmbarek, pense que le FLN sera «l’acteur principal» des prochaines échéances et «sera la locomotive qui tirera les autres wagons». A cet effet, il appelle, encore une fois, à la «réunification des rangs», assurant que l’ex-parti unique «inclut tout le monde et n’appartient à personne».

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a tenu hier une réunion ordinaire de son secrétariat national, est, précise son responsable Atmane Mazouz, le premier à avoir engagé un débat préliminaire sur la question. «La décision de prendre part ou non à cette compétition sera prise au moment opportun par l’instance nationale habilitée à cet effet.

Seulement, la participation du RCD est tributaire de certaines conditions», indique-t-il. Il relève que «la liberté d’expression et la couverture médiatique sont des éléments importants dans tout processus électoral. Malheureusement, les médias nous sont fermés en violation de la Constitution et des normes régissant le service public».

M. Mazouz juge que «notre pays est loin des normes qui consacrent la souveraineté populaire comme instrument d’alternance au pouvoir», et il va falloir, revendique-t-il, «adapter la législation aux règles de fonctionnement démocratique des institutions». Aussi, le responsable du RCD réclame «un cadre législatif» pour l’accès équitable aux médias, le financement des campagnes et la surveillance des élections.

Mazouz fera remarquer que «si rien n’est engagé dans ce sens, cette élection connaîtra une défection des Algériens qui déserteront les bureaux de vote». La conjoncture actuelle, les menacent qui guettent le pays et les dangers à nos frontières appellent, de son avis, à la mobilisation du peuple et l’instauration d’un vrai dialogue qui n’exclut aucune force politique.

Des gages pour éviter la défection

Le Parti des travailleurs (PT) partage l’avis du RCD et milite pour la réunion de toutes les conditions afin que le prochain scrutin se déroule dans les meilleures conditions et dans «l’apaisement» et «la détente». «Nous appelons et soutenons toute mesure qui va dans le sens de la libération effective du champ politique et médiatique.

Nul n’ignore que les élections présidentielles ont été à l’origine de crises de dislocation de plusieurs pays notamment le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Kenya…» déclare Ramdane Taazib, un cadre du parti. Pour lui, la levée de tous les obstacles à la libre expression, à l’ouverture des médias publics lourds et de tous les espaces publics et médiatiques permettra aux Algériens de s’impliquer dans le débat sur toutes les questions nationales et internationales.

«Pour immuniser le pays de tous les dangers, il faut renforcer sans délai tout ce qui constitue les digues de la nation, à commencer par les partis, les syndicats… et donner des gages en corrigeant toute injustice dont a été victime telle ou telle catégorie de citoyens», note Taazibt. Et d’ajouter que son parti ne peut être indifférent à une telle échéance, bien que la question n’ait pas encore été discutée dans ses instances. Le Mouvement pour la société et la paix (MPS) abonde également dans le même sens.

Selon Ahmed Sadok, la question de la participation du parti à la présidentielle prévue en décembre prochain sera tranchée par le Conseil consultatif (madjlis echouara), mais avant l’entame de cette étape, le MSP conditionne son éventuelle participation à ce rendez-vous électoral de premier plan à plusieurs critères, parmi lesquels un environnement propice et l’assurance d’une élection régulière.

M. Sadok qualifie ce scrutin d’«événement politique majeur» à même, selon lui, de «structurer l’action politique nationale dans tous ses segments, partisans et société civile qui jouent un rôle important». Il plaidera pour «l’ouverture du champ politique et de la pratique politique» afin notamment, a-t-il expliqué, d’ «assurer une concurrence saine entre divers programmes politiques».

De son côté, Fateh Boutbig, nouveau président du Front El Moustakbal, s’engage à maintenir son parti dans son rang de «troisième force politique du pays et force centriste loin de tout extrémisme et autre nihilisme». Il refuse de décliner sa feuille de route pour les prochaines joutes, arguant que son «parti arrêtera sa position via son conseil national en temps opportun».

Soit en présentant son «propre candidat ou en appuyant un autre». Le chef de file d’El Moustakbal a loué les concertations instaurées par le président Tebboune avec les chefs de parti et a applaudi toutes les réformes engagées durant ces quatre dernières années…
 

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