Les experts appellent à un changement de paradigme de croissance : L’économie verte en quête de dispositifs réglementaires

21/03/2023 mis à jour: 00:58
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Conférence sur l’économie verte et circulaire à l’hôtel Sofitel hier à Alger

A l’ère où le débat s’accentue à l’échelle mondiale sur la transition vers l’économie verte, un point qui s’inscrit dans le cadre des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, les entreprises algériennes sont appelées à se positionner dans ce segment et à saisir les opportunités qu’offre ce changement. Mais également à prendre conscience des enjeux de cette transition. 

Et ce, à travers une redéfinition de la vision et de la mission de l’entreprise, de manière à contribuer efficacement à la protection de l’environnement en ciblant certains secteurs où les opportunités sont importantes. L’agriculture durable et biologique, l’industrie forestière, la pêche durable, le bâtiment, l’urbanisme, le développement des activités de gestion de ressources naturelles ainsi que les transports durables et écologiques sont autant de secteurs que l’économie verte peut investir. 

Mais faudrait-il que les aspects réglementaires soient pris en charge pour passer le cap de cette transition. Ce sont toutes ces questions qui ont fait hier l’objet de débats à l’initiative du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care) durant lesquels les participants ont mis l’accent sur la nécessité d’orienter les politiques publiques vers le développement durable à travers un changement de paradigme de croissance et l’orientation de la transition vers des modèles d’affaires plus respectueux de l’environnement, plus sains et plus équitables sur le plan social. 

Organisée en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), cette conférence a permis de lancer la réflexion sur l’économie verte en présence d’experts en la matière. Ces derniers ont à l’unanimité souligné l’urgence de mettre en place les conditions à même de permettre d’assurer cette transition. A commencer par le cadre juridique. Ali Harbi, consultant en stratégies de développement durable, a mis en exergue dans ce cadre l’importance d’une prise de conscience à tous les niveaux (citoyenne et gouvernementale), d’une dynamique microéconomique mais aussi mésoéconomiques à travers des actions collectives. De même qu’il a relevé le besoin de changer le paradigme de croissance. 

C’est le cas dans l’agriculture où la nécessité de passer à l’agroécologie s’impose, selon Zoubir Sahli, expert en agriculture durable. «C’est au niveau du monde rural marginalisé et ignoré qu’il y a matière à réfléchir en matière d’économie verte», a noté M. Sahli. Et d’appeler : «Il faut remettre en cause la démarche actuelle vers une agriculture plus intelligente qui tienne compte des équilibres agroécologiques.» Mais, précisera-t-il, «il va falloir mettre en place des dispositifs». Ce que Besma Belbedjaoui, chef d’entreprise, experte en économie circulaire, a mentionné appelant à revoir le cadre réglementaire portant sur l’économie circulaire et qui remonte à 2001. 

Et ce, en associant l’ensemble des acteurs et en misant sur la coopération. Justement, dans ce cadre, le programme Ecovertec lancé en Algérie par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et financé par l’Union européenne (UE) pour un budget total de 20 millions d’euros vise à contribuer, selon Milène Pacheco, coordinatrice du programme, à l’émergence d’une économie plus verte, circulaire, diversifiée et inclusive en Algérie. 

Il s’agit plus concrètement d’améliorer l’environnement institutionnel pour le développement d’un écosystème favorable à l’économie verte, d’accroître la compétitivité des entreprises au moyen de l’efficacité de l’utilisation des ressources et enfin de développer l’entrepreneuriat vert et les start-up innovantes dans ce domaine.

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