La bête sauvage s’est déchaînée à nouveau. Avec l’extraordinaire courage qu’on lui connaît, Benyamin Netanyahu a rompu unilatéralement et sans crier gare la trêve qu’il a conclue avec le Hamas et a déclenché le feu de l’enfer sur les enfants et les femmes de la bande de Ghaza.
Du moins sur les survivants du massacre déclenché le 8 octobre 2023 pour venger les civils israéliens tués ou pris en otage la veille. Le porte-parole du gouvernement israélien a précisé que la nouvelle opération d’extermination des Palestiniens a été menée en coordination avec les Etats-Unis. En clair, cela signifie que l’administration Trump a donné son feu vert à la poursuite du génocide et que l’armée américaine y a participé directement.
C’est elle qui fournit déjà les missiles tueurs de masse, les armes stratégiques de dernière génération, qui ont permis à Israël de faire le coq et d’agresser en toute impunité les pays de la région, comme le Liban, la Syrie, l’Iran, le Yémen et, bien entendu, la Cisjordanie.
Netanyahu vient de donner une autre preuve qu’il n’arrêtera pas la guerre, surtout encouragé à semer la désolation depuis que Donald Trump, avec lequel il a des affinités fascistes, est au pouvoir et qu’il est là pour le protéger et dominer la région, se trouvant sur la même ligne idéologique, lui prodiguer tous les moyens dont il a besoin.
Le maître incontesté de la Maison-Blanche a trouvé à Tel-Aviv une équipe sans foi, ni loi, qui lui permet d’assouvir ses ambitions impériales déclarées : absorber le Canada voisin, occuper le canal du Panama, s’emparer du Groenland, américaniser la bande de Ghaza pour en faire une nouvelle riviera en Méditerranée (sur ce point, son plan est déjà en marche).
L’appétit venant en mangeant, Trump a une nouvelle idée, en échange de la paix qu’il propose aux Russes et aux Ukrainiens, il veut avoir en butin de guerre la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, actuellement occupée par les Russes.
Tout cela pour souligner la complicité totale existant entre Trump et Netanyahu. Il a reçu le soutien total de l’Américain qui n’a pas caché sa satisfaction. En reprenant la guerre à Ghaza, le Premier ministre israélien sert les desseins de la Maison-Blanche. Il a déjà rasé l’enclave. Il veut en faire fuir ou massacrer ses habitants pour faire place nette à Trump, qui veut s’en emparer pour en faire un territoire américain. Netanyahu a qualifié de «révolutionnaire» ce plan.
Du coup, l’Amérique s’installera à côté d’Israël, un voisinage qui aura tout loisir de répandre la terreur dans la région. Cela veut dire aussi que la guerre sera permanente dans cette région du globe. Netanyahu ne sera plus en danger de paix. Il échappera ainsi à la justice israélienne, qui le mettra en prison dès son retour à la vie civile pour les malversations financières dans lesquelles sa femme est aussi impliquée. Il a d’ailleurs préparé le terrain pour se débarrasser des dirigeants gênants.
C’est ainsi qu’il a poussé à la démission le ministre de la Défense, le général Gallant, et son chef d’état-major et a destitué le chef du Shin Bet, le service de renseignements intérieurs d’Israël. Les trois hommes lui reprochent sa gestion de la guerre de Ghaza et, sans doute, ont menacé de parler.
Le maître de Tel-Aviv a repris Itamar Ben-Gvir, le ministre démissionnaire de la Sécurité intérieure, un autre criminel qui s’est déclaré pour l’extermination totale des Palestiniens de Cisjordanie et qui a distribué des armes aux colons israéliens pour chasser les Palestiniens de leur terre. D’ailleurs, les colons ont le pouvoir de tuer hommes et femmes, brûler les maisons, chasser les paysans de leurs terres. L’impunité totale leur est garantie et l’armée est là pour veiller sur eux.
Benyamin Netanyahu a repris la politique de la terreur anti-palestinienne. Plus de 500 Ghazaouis ont déjà été tués en moins de 48 heures. A nouveau, l’armée israélienne s’est mise à balader les Ghazaouis d’un point à un autre de Ghaza, leur interdisant de s’approcher de la frontière avec Israël, d’emprunter tel ou tel couloir.
Un moyen comme un autre de les obliger à partir et de laisser le terrain libre à Trump. Les Etats-Unis sont désormais complices de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité. Ce sont eux-mêmes qui affichent cette complicité et qui reconnaissent leur participation directe à la guerre, si l’on en croit le porte-parole du gouvernement israélien en personne. D’ores et déjà, la reprise du génocide horrifie le monde.
Les images que l’on voit à la télé de ces familles pleurant leurs morts et regardant leurs maisons brûler par des nuits froides ne peuvent laisser indifférents. Au point que l’ONU, scandalisée, dénonce «un acharnement aux fins des épreuves les plus inhumaines». Les pays occidentaux, qui étaient naguère condescendants avec Israël, découvrent cette fois-ci le visage hideux de la colonisation israélienne.
Malheureusement, les pays arabes donnent l’impression d’être tétanisés, avec une absence d’initiative pour répondre aux massacres des innocents et aux atteintes répétées à la dignité des peuples arabes.
Paradoxalement, des réactions en faveur de la paix commencent à se développer en Israël-même. Les familles des otages, très mobilisées, accusent publiquement Netanyahu d’être le fauteur de guerre et appellent, pour certains encore minoritaires, à la création de deux Etats, l’un israélien et l’autre palestinien.
Même le président israélien Herzog est sorti hier de son mutisme pour se dire «profondément préoccupé» par la reprise de la guerre. Il n’y a plus que Netanyahu et Trump pour soutenir l’extermination du peuple palestinien, surtout le président américain dont la santé mentale commence à inquiéter l’élite américaine.
Autre paradoxe : l’effacement du chef de l’Autorité palestinienne, qui ne sait que s’accrocher au pouvoir, sans plus. Et c’est désespérant. La cruauté inimaginable de l’armée israélienne le laisse de marbre et il ne veut pas céder sa place à quelqu’un d’autre de plus jeune et dynamique.