Dans une lettre adressée au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le groupement des concessionnaires automobiles algériens, au nombre de 70, interpelle le premier magistrat du pays au sujet de la crise automobile que vie l’Algérie depuis plusieurs années maintenant.
Cette lettre, dont nous détenons une copie, reflète malheureusement la catastrophe économique qui se joue en ce moment même dans un secteur ô combien important pour l’Algérie et les Algériens.
Dans ce courrier, le groupement revient en premier lieu sur le conseil des ministres qui a eu lieu le 5 décembre dernier et où le président Tebboune avait ordonné au ministre de l’Industrie Ahmed Zeghdar de libérer le secteur et d’accélérer le processus de remise des fameux agréments qui sont la clé à ce marasme.
Le groupement mentionne le nombre de 48 jours d’attente après cette annonce qui avait donné tant d’espoir à des opérateurs en proie à une catastrophe financière sans précédent.
Le courrier en question revient aussi sur la question d’un nouveau cahier des charges qui devait être publié selon les dires du premier responsable du secteur de l’Industrie, avant la fin du mois de janvier : «Le ministre Zeghdar avait mentionné que le cahier des charges allait être prêt avant la fin du mois de janvier au maximum. Cependant, aucune note n’est sortie du ministère de l’Industrie et la crise continue de s’accentuer», souligne la correspondance.
Et de reprendre : «Le ministre de l’Industrie avait clairement affirmé que le nouveau cahier des charges était quasiment prêt et qu’il ne restait plus qu’à l’éditer sur le Journal officiel algérien», chose qui n’a pas encore été faite. Beaucoup d’interrogations autour de cette question. Mais pourquoi ?
La suite de la lettre est encore plus dure à lire surtout lorsque les opérateurs abordent la question du préjudice financier. Selon quelques opérateurs contactés, les pertes pour l’ensemble des 70 opérateurs s’élèvent à 1000 milliards de centimes. Une somme faramineuse et que le groupement justifie par les contrats de location des locaux, l’acquisition de matériel pour le service après-vente, le recrutement d’employés.
Le passé a également été abordé en soulignant qu’une année s’est écoulée depuis que l’ancien ministre du secteur Ferhat Ait Ali Brahem avait annoncé qu’il y avait 7 agréments provisoires, mais jamais divulgués.
Par ailleurs, il est fortement souligné dans un paragraphe l’obligation du ministre de l’Industrie de prendre ses responsabilités et d’appliquer les consignes du président de la République concernant la délivrance des agréments qui sont au nombre de huit.
Plus de 70 demandes d’agrément ont été déposées au ministère de l’Industrie, et selon la lettre, huit dossiers ont fait l’objet de réserves qui ont été levées et transmis à la commission des recours qui n’a toujours pas fait le moindre communiqué alors que la loi exige un droit de réponse sous vingtaine.
Les opérateurs concluent leur lettre en affirmant que le marché de l’occasion a connu une hausse de 200% en plus d’une pénurie en pièces de rechange qui cause des milliers d’accidents par an. Un demi-million de véhicules sont nécessaires pour retrouver un équilibre entre offre et demande en constante hausse.