Le transit des céréales ukrainiennes dérange des pays européens considérés comme alliés par Kiev. Alors que Bruxelles a conclu vendredi un accord avec cinq Etats de l’UE, dont la Pologne et la Hongrie, afin de garantir le passage des céréales ukrainiennes, Kiev a remis hier à la Pologne une note dans laquelle elle dénonce les restrictions commerciales «inacceptables que ce pays impose aux produits agricoles ukrainiens».
Les céréales divisent les pays alliés depuis que les pays limitrophes à l’Ukraine ont décrété des interdictions d’importation des céréales ukrainiennes et d’autres marchandises en cédant aux protestations des agriculteurs locaux qui craignent une baisse de vente de leurs récoltes.
Malgré l’appui de Bruxelles à l’Ukraine, des pays comme la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie ou la Slovaquie soutiennent les doléances de leurs agriculteurs dont la production trouve du mal à être écoulée tant que la marchandise ukrainienne est disponible et provoque une baisse des prix, notamment des céréales.
Kiev ne décolère pas et a appelé à la reprise «immédiate des exportations en déclarant que les restrictions avaient violé l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne et les principes et normes du marché unique de l’UE».
La Commission européenne a, de son côté, annoncé la signature d’un accord mettant fin à l’interdiction d’importation en échange de mesures de sauvegarde exceptionnelles concernant quatre produits jugés les plus sensibles, en l’occurrence le blé, le maïs, le colza et les graines de tournesol.
En guise de soutien à l’Ukraine, l’UE avait suspendu, il y a un an, les droits de douane sur les produits ukrainiens, ce qui a engendré une arrivée massive des produits de l’Ukraine sur les marchés européens, provoquant une saturation des silos faute de moyens logistiques appropriés et faisant chuter les prix, ce qui a provoqué la colère de certains producteurs européens.
A la mi-avril en cours, certains Etats limitrophes de l’Ukraine ont décidé d’interdire les importations provenant de ce pays, dont – outre les céréales – le miel, le lait, la viande, les fruits et légumes ou encore le vin.