Les Brics appellent à une «trêve immédiate» et à épargner les civils

22/11/2023 mis à jour: 20:30
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Les pays membres des Brics ont appelé hier à une «trêve humanitaire immédiate» conduisant à un cessez-le-feu, «la protection des civils et la fourniture d’aide humanitaire» dans la Bande de Ghaza, à l’occasion d’un sommet extraordinaire. 

Lors de cette rencontre virtuelle du bloc de cinq pays (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le président russe Vladimir Poutine a enjoint la communauté internationale à «unir ses efforts pour désamorcer la situation», assurant que les Brics pouvaient «jouer un rôle clé dans ce travail». Son homologue chinois Xi Jinping a estimé que «toutes les parties du conflit doivent immédiatement cesser le feu et les hostilités, mettre fin à toutes les violences et attaques visant les civils, et libérer les détenus civils afin d’éviter de nouvelles pertes en vies humaines et de nouvelles souffrances». Il appelle aussi à une «conférence internationale pour la paix» pour trouver «une solution juste à la question de la Palestine». 

Le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, hôte de ce sommet consacré au conflit, a lui dénoncé «la punition collective des civils palestiniens par l’usage illégal de la force par Israël», la qualifiant de «crime de guerre». «Le refus délibéré de fournir des médicaments, carburant, nourriture et eau aux habitants de Ghaza équivaut à un génocide», a-t-il ajouté. Il a appelé à des «actions urgentes et concrètes pour mettre fin aux souffrances à Ghaza». 

Outre un cessez-le-feu «immédiat et complet», il demande le déploiement d’une force rapide de l’ONU, pour «surveiller la cessation des hostilités» et «protéger les civils». Il a aussi plaidé pour que «tous les pays» fassent «preuve de retenue et cessent d’alimenter ce conflit, notamment en cessant de fournir des armes aux parties». Le Brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a indiqué de son côté que rien ne justifie «le recours à une force aveugle et disproportionnée contre des civils».  
 

Tensions diplomatiques

Un accord sur une libération d’otages retenus à Ghaza en échange de la libération de prisonniers palestiniens ainsi qu’une «trêve» semble proche, ont annoncé hier des sources palestiniennes et le Qatar. Pretoria avait annoncé lundi cette réunion extraordinaire des Brics, qui militent pour un équilibre mondial moins influencé par Washington et l’UE. M. Ramaphosa a précisé que le sommet «avait manqué de temps» pour parvenir à une déclaration commune. L’Afrique du Sud, fervent défenseur de la cause palestinienne, est l’un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la Bande de Ghaza, en représailles aux sanglantes attaques en Israël menées le 7 octobre par le Hamas, qui contrôlait alors Ghaza. 

M. Ramaphosa avait demandé vendredi avec quatre autres Etats une enquête à la Cour pénale internationale (CPI) sur cette guerre. Pretoria a aussi annoncé au début du mois avoir rappelé ses diplomates en poste en Israël pour des consultations. Lundi, Israël a annoncé à son tour le rappel de son ambassadeur en Afrique du Sud. La Chine, qui soutient aussi une solution à deux Etats et réclame un cessez-le-feu immédiat depuis le début de la guerre, avait déjà appelé lundi la communauté internationale à «agir d’urgence». 

Côté russe, Vladimir Poutine estime que Washington est responsable du conflit meurtrier en cours, l’accusant d’avoir longtemps monopolisé le processus de paix israélo-palestinien sans jamais réussir à trouver de solutions. Le Kremlin appelle à un cessez-le-feu à Ghaza et répète que la seule manière d’aboutir à une paix durable au Proche-Orient est la création d’un Etat palestinien. 
 

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