Sur le terrain, l’armée israélienne poursuit ses bombardements aveugles sur la Bande de Ghaza, tuant encore des civils. Durant les dernières 24 heures, 195 personnes ont été tuées et 325 autres blessées, alourdissant ainsi le bilan macabre de cette agression.
L’occupant israélien ne se fixe décidément aucune limite. En plus des massacres massifs des Ghazaouis et la destruction des maisons et des infrastructures vitales de la Bande occupée, il est aussi accusé de commettre un nouveau crime. Il s’agit du vol d’organes vitaux sur les cadavres des civils palestiniens massacrés depuis le début de cette agression.
C’est ce qu’ont dénoncé les autorités locales de Ghaza dans un communiqué repris par des agences de presse. Selon le document signé par le bureau des médias du gouvernement de Ghaza, «l’examen des corps a révélé que leurs formes avaient considérablement changé en raison du vol d’organes vitaux sur les cadavres».
Cette autorité demande l’ouverture d’une enquête internationale à ce sujet. La découverte de ce crime a été faite, révèle la même source, suite à la remise par l’armée d’occupation aux autorités palestiniennes «des corps non identifiés», tout en refusant «de préciser où ils avaient été trouvés». L’occupant, dénonce la même source, avait «également exhumé des corps des cimetières».
Le communiqué critique, dans la foulée, «la position silencieuse des organisations internationales opérant à Ghaza, y compris le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), face à un crime aussi horrible commis par l’occupant israélien». Les accusations des autorités de Ghaza interviennent après la réception, mardi dernier, des dépouilles des Palestiniens assassinés lors de cette agression.
«L’ONU nous a informé à l’avance de l’arrivée d’un certain nombre de martyrs dans la Bande de Ghaza, estimés à environ 80 corps», a déclaré Marwan Al Hams, directeur de l’hôpital Mohammed Yousef El Najar de la ville de Rafah, cité par un média étranger. Selon lui, «parmi les corps arrivés dans un conteneur, certains étaient intacts, tandis que d’autres étaient en morceaux ou en état de décomposition».
Le bilan des victimes s’alourdit
Sur le terrain, l’armée israélienne poursuit ses bombardements aveugles sur la Bande de Ghaza, tuant encore des civils. Durant les dernières 24 heures, 195 personnes ont été tuées et 325 autres blessées, alourdissant ainsi le bilan macabre de cette agression. Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 21 110 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début de l’offensive de l’armée d’occupation et 55 243 autres ont été blessés.
Et les souffrances des Ghazaouis sont loin de prendre fin. Malgré la multiplication des appels à un cessez-le-feu, les autorités israéliennes ne veulent rien entendre, affichant leur volonté de faire prolonger l’agression pour de «nombreux mois» encore.
Profitant de l’apathie des responsables internationaux, le Premier ministre israélien affiche ses objectifs de faire perdurer «cette guerre qui n’est pas près de finir». Voulant taire son échec, Benyamin Netanyahu s’acharne contre les civils en les tuant, les affamant et les poussant à l’exil forcé.
Et cet acharnement, estime le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, est «un signe d’échec» qui traduit «un profond malaise» chez l’entité sioniste. «L’occupant israélien est désormais au plus bas, ceux qui se sont rassemblés pour le soutenir au début des événements en ont honte aujourd’hui», affirme-t-il.
Et d’ajouter : «L’objectif ultime de l’agression sioniste est d’asseoir son hégémonie sur les territoires palestiniens. Les Palestiniens n’abdiqueront jamais devant ce projet satanique et poursuivront sans relâche leur chemin vers la liberté et l’indépendance, ainsi que l’instauration d’un Etat souverain avec El Qods-Est comme capitale.»
Abbas : «Pire que la Nakba !»
Dans une interview accordée à une chaîne de télévision égyptienne, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, précise que «le plan de Netanyahu est de se débarrasser des Palestiniens et de l’Autorité palestinienne».
«Ce qui se passe sur le sol palestinien ces jours-ci va au-delà d’une catastrophe et d’un génocide», dénonce-t-il, affirmant que les Palestiniens «n’ont pas été témoins d’une telle guerre, même pendant la Nakba de 1948».
Durant la journée d’hier, rapporte l’agence palestinienne Wafa, «les raids et violents bombardements de l’aviation de guerre israélienne contre les quartiers de la Bande de Ghaza se sont poursuivis, faisant des dizaines de martyrs et de blessés parmi les Palestiniens».
«Les avions de guerre de l’occupation ont ciblé, dès les premières heures de la matinée de mercredi (hier, ndlr), la région centrale de la Bande de Ghaza, en particulier les camps Al Bureij et Al Maghazi, faisant de nombreux martyrs et des dizaines de blessés», souligne une source médicale, citée par Wafa.
Le camp d’Al Nesserat, au centre de Ghaza, ajoute l’agence, n’a pas été épargné lui aussi en cette journée. «La densité des bombardements a empêché les ambulances d’accéder aux zones attaquées pour assister les blessés et les transférer vers des structures sanitaires», indique la même source.
Malgré la dernière résolution de l’ONU, aucune avancée significative n’a été réalisée ces derniers jours en matière d’aide humanitaire.
Le coordinateur de l’équipe d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Sean Casey, a dénoncé, hier, un «bain de sang» dans l’enclave, soulignant que seules 20% des infrastructures médicales sont encore en état de fonctionner.
«Les hôpitaux ne reçoivent que des blessés souffrant de graves traumatismes, à une échelle assez difficile à imaginer. C’est un bain de sang, un carnage», alerte-t-il.