Les algérien et la nouvelle année 2022 : L’espoir malgré le poids des incertitudes

02/01/2022 mis à jour: 06:20
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Illustration : Le Hic

La crise sanitaire connaîtra-t-elle son épilogue en 2022 ? C’est, en tout cas, l’un des engagements de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La pandémie mondiale de Covid-19 entre désormais dans sa troisième année. Depuis la première apparition du virus en Chine, la population mondiale vit au rythme des vagues d’infections et leurs cortèges de restrictions et de réouvertures. La crise sanitaire connaîtra-t-elle son épilogue en 2022 ? C’est, en tout cas, l’un des engagements de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

«L’année 2022 doit être celle où nous mettrons fin à la pandémie de la Covid-19», a ainsi déclaré, lundi 20 décembre, le directeur général de l’OMS, appelant les dirigeants à travailler de concert pour réduire les inégalités vaccinales. Le début de l’année 2022 est marqué par la propagation du variant Omicron qui se répand comme un feu de paille.

Les spécialistes internationaux s’attendent à ce que l’Omicron s’implante durablement dans les prochaines semaines jusqu’à prendre le dessus sur le variant Delta. Si les premières données concernant ce variant sont plutôt encourageantes, notamment en raison de sa dangerosité plus faible, il n’en reste pas moins beaucoup plus contagieux que le variant Delta.

A en croire les données de l’OMS, l’Afrique connaît déjà une quatrième vague de l’épidémie, et l’agence sanitaire mondiale de l’ONU redoute déjà d’autres vagues, «car les prévisions actualisées indiquent que le continent pourrait ne pas atteindre une couverture vaccinale de 70% avant août 2024». Récemment, le nombre de nouveaux cas sur le continent a augmenté de 83% par rapport à la semaine précédente. Il s’agit de la hausse la plus rapide enregistrée depuis le mois de mai de l’année dernière.

D’ores et déjà, notre pays se dirige vers une quatrième vague d’infection, avec une recrudescence du nombre d’infections. Cette situation pourrait mettre en grande tension le système de soins à partir de la mi-janvier pour une période de plusieurs semaines. L’essentiel pour l’Algérie est de tirer les leçons de la 3e vague enregistrée durant l’été 2021 – qui peut être considéré comme une annus horribilis sur ce plan – ayant mis à nu l’extrême fragilité du système sanitaire algérien.

La situation est d’autant plus préoccupante que notre pays peine à convaincre la population de la nécessité de la vaccination y compris pour les personnels soignants et les personnes les plus vulnérables.

Tout avait pourtant bien commencé : les premières quantités de vaccins, qui sont arrivées en janvier 2021, ont été distribuées sur toutes les régions du pays selon le bilan sanitaire de chaque wilaya. En juillet 2021, il a été enregistré près de 280 000 vaccinations par jour, ce qui a suscité un grand enthousiasme, laissant croire aux responsables du secteur que l’objectif d’une population vaccinée à hauteur de 70% avant décembre pouvait être atteint. Or, la tendance, juste après la 4e vague, est désormais à une défiance vis-à-vis des vaccins.

A ce jour, la pandémie a fait plus de 5 395 400 morts dans le monde, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles. Aujourd’hui, les experts misent sur trois scénarii plausibles, allant d’une Covid qui deviendrait un simple virus saisonnier à une Covid hors de contrôle. D’abord, il y a l’idée selon laquelle le virus va encore muter avec des vagues successives d’épidémies.

Andrew Read, qui est chercheur en maladies infectieuses à l’Université de Pennsylvanie, estime que le virus «est loin d’avoir exploité tout son potentiel de mutation». A terme, les vaccins devront être réadaptés en fonction des variants. Au bout d’un moment, suppute Vaughn Cooper, professeur en microbiologie de l’université de Pittsburgh, «il va devenir un coronavirus endémique qui sera une nuisance saisonnière et cela va se produire au cours de cette décennie, peut-être avant la fin de cette décennie».

L’étape de «pandémie» serait ainsi enfin être surmontée. A l’instar de la grippe, le monde pourrait continuer à cohabiter avec le virus, devenu une maladie endémique mais largement maîtrisée, qui ferait «partie des meubles», assure à l’AFP Andrew Noymer, un épidémiologiste de l’Université de Californie.

Les chercheurs les plus pessimistes envisagent néanmoins un scénario catastrophe hypothétique, – récemment élaboré par l’OMS – d’une pandémie de Covid hors de contrôle, provoquée par des mutations de plus en plus dangereuses, doublée d’une autre pandémie de type Zika. Et s’il s’agissait d’une histoire sans fin ?

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