Le verdict dans l’affaire des jeunes hirakistes de Naciria (Boumerdès) a été rendu ce mercredi 11 mai, vers 16h, par le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed.
L’affaire concerne 13 personnes dont la plupart ont été arrêtées le jour des élections législatives du 12 juin 2021 avant d’être incarcérées.
Dix parmi eux ont écopé de 18 mois de prison ferme et une amende de 100 000 DA tandis que les autres (3) ont été condamnés par défaut à 5 ans de prison ferme et 100 000 DA d’amende. Ces derniers auraient quitté le pays clandestinement quelques semaines après l’enrôlement de l’affaire.
Les accusés ont été poursuivis, entre autres, pour « trouble à l’ordre public », « atteinte à l’intégrité du territoire national », « entrave au bon déroulement des élections», « attroupement non armé », et « incitation à attroupement non armé ».
Le verdict prononcé à leur encontre a été jugé « très sévère » par leurs familles et les avocats de la défense. « On ne s'attendait pas à ces condamnations puisque le dossier est vide. Les griefs reprochés à ces jeunes ne reposent sur aucun fondement matériel et juridique sérieux », réagit Me Samira Agoune du collectif de la défense.
Choquée par la sentence, une femme d’un des détenus, qui avait grand espoir de voir son mari quitter la prison ce soir et puisse ainsi retrouver ses deux petites filles dont une ne connaît pas encore son visage, s'est évanouie dans le hall du tribunal, rapporte un autre avocat qui a assisté à la scène.
«Nous pensions que ces personnes, parmi lesquelles se trouvent un enseignant universitaire et trois étudiants, allaient être relaxées. Ce n’est pas parce qu’on le veut mais parce que le dossier ne plaide pour aucune inculpation possible », estime Me Afif Chaouche Abdenacer, soulignant que la défense fera appel de la décision du tribunal devant la Cour d’Alger.
Lors du procès, tenu la semaine passée, le procureur de la République avait requis à l’encontre des accusés des peines de 5 à 10 ans de prison assorties de fortes amendes avec déchéance de certains de leurs droits civiques.