L’économie mondiale en 2024 : Des perspectives assombries par les risques géopolitiques

03/01/2024 mis à jour: 00:17
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Photo : D. R.

Après une année difficile, un rebond significatif pour l’économie mondiale est improbable pour 2024, selon divers rapports d’organisations internationales spécialisées.

Les risques géopolitiques compliqueront plutôt un peu plus la situation. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, la croissance mondiale devrait ralentir à 2,9% en 2024, après une expansion de 3,1% en 2023.

L’inflation mondiale devrait se stabiliser à environ 5,5% en 2024. Les pays en développement devraient connaître une croissance de 4,2% en 2024, contre 4,6% en 2023. Les économies avancées devraient avoir une croissance de 1,7% en 2024, contre 2,0% en 2023.

Pour le Fonds monétaire international (FMI), l’inflation globale à l’échelle mondiale devrait passer à 5,2% en 2024. «Les risques qui pèsent sur les perspectives restent orientés à la baisse. L’inflation pourrait rester élevée et même s’accélérer si d’autres chocs se produisaient.

Les turbulences du secteur financier pourraient reprendre, à mesure que les marchés s’adaptent à un nouveau resserrement des politiques menées par les Banques centrales», estime cette organisation internationale.

Selon le rapport du FMI, les perspectives économiques en Afrique pour 2024 sont modérément optimistes, malgré les défis liés au changement climatique et aux conflits politiques. La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre 4,5% en 2024.

Les pays exportateurs de pétrole, comme l’Algérie, le Nigeria, l’Angola et le Gabon, devraient bénéficier de la hausse des prix du pétrole.

Selon les prévisions du FMI, en Chine, la reprise pourrait ralentir, en partie à cause de problèmes non résolus dans le secteur immobilier, ce qui engendrerait des effets de contagion au-delà des frontières du pays.

Les situations de surendettement souverain pourraient s’étendre à un plus grand nombre de pays.
De son côté, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que la croissance mondiale du PIB devrait s’établir à 2,7 % en 2024, puis connaître une modeste embellie pour s’établir à 3,0% en 2025. L’Asie devrait encore être à l’origine de l’essentiel de la croissance mondiale en 2024-25.

«Rebond improbable»

Par ailleurs, KPMG, qui est un acteur international multidisciplinaire, dans sa nouvelle édition du Global Economic Outlook, estime qu’un rebond significatif de l’économie mondiale en 2024 est très improbable, malgré la décélération de l’inflation observée ces derniers mois et la perspective d’une détente sur les taux d’intérêt impulsée par les Banques centrales.

Les économistes des firmes membres du réseau KPMG dans le monde, qui livrent leurs analyses et prévisions économiques pour 2024 et 2025 dans 37 pays et zones géographiques, tablent sur une croissance de l’économie mondiale à 2,4% en 2024, contre 2,6% en 2023, avec un retour à 2,6% en 2025. Pour les experts de KPMG, l’inflation mondiale devrait se stabiliser à 5% en 2024 et 3,9% en 2025.

Mais il est toujours possible que des obstacles inattendus se dressent sur le chemin de la désinflation, comme une nouvelle flambée des prix de l’énergie ou la persistance de fortes hausses des prix dans un certain nombre de pays, a-t-on indiqué.

A propos des politiques monétaires, le KPMG Global Economic Outlook estime que les Banques centrales sont au maximum de ce qu’elles peuvent faire en matière de politiques restrictives. Mais la question est de savoir quand le mouvement de baisse des taux d’intérêt va s’amorcer et avec quelle ampleur.

Concernant le commerce mondial, les experts de KPMG observent que les chaînes d’approvisionnement mondiales sont secouées par les bouleversements géopolitiques. 
La part du commerce mondial dans le PIB mondial n’augmente plus depuis 2008, où elle avait atteint 64%.

Les restrictions au commerce mondial se sont accrues depuis 2018, en particulier dans les échanges entre les Etats-Unis et la Chine. La fragmentation géoéconomique du monde, si elle se poursuit, pourrait réduire de 5% la taille de l’économie mondiale sur le long terme, conclut KPMG.

 

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