«Le travail de mémoire ne doit pas être falsifié»

01/02/2022 mis à jour: 05:45
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Jacques Cros, militant de la cause algérienne et animateur du blog http://cessenon.centerblog.net , dans un texte publié sur internet, s’étonne que le président français élude les responsabilités de l’OAS. 

Dans un texte publié sur internet, Jacques Cros, militant de la cause algérienne et animateur du blog http://cessenon.centerblog.net , a réagi à la récente prise de parole d’Emmanuel Macron. Il s’étonne que le président français élude les responsabilités de l’OAS dans les événements sanglants du 26 mars 1962 à Alger qui avaient causé de nombreuses victimes «pieds-noirs» sous les balles des soldats français : «Le 26 mars 1962 à Alger ils ont obéi à un mot d’ordre de l’OAS qui était dicté par un refus de la paix telle qu’y engageaient les Accords d’Evian signés le 18 mars et qui prenaient effet le 19 à midi avec le cessez-le-feu. 

A quoi correspondait un tel mot d’ordre ? A une opposition à prendre acte des décisions qu’avait imposées l’évolution de la situation. Quelles auraient été les perspectives ? La poursuite ad vitae aeternam d’une guerre qui durait depuis plus de sept ans ! Alors oui, on peut avoir de la compassion pour ces dizaines de victimes qui se sont laissé embobiner par l’OAS. On ne peut absolument pas absoudre leur volonté de continuer à entretenir une fiction, celle de l’Algérie française qui avait déjà produit beaucoup de souffrances. 

Et encore moins en faire des héros comme cela avait été proposé de leur décerner le titre de ‘‘Morts pour la France’’», comme l’a proposé le chef de l’Etat français. Serait-ce un double jeu qui anime le président Macron : «Après des déclarations positives qui concernaient la nature du colonialisme, l’assassinat de Maurice Audin, celui d’Ali Boumendjel, les exactions diverses de l’armée française, la reconnaissance du crime d’Etat commis le 17 octobre 1961 il y a toujours des idées qui circulent niant l’histoire», il a abordé les harkis avec une nouvelle disposition législative les concernant. 

Pourtant, Jacques Cros considère que la question à poser serait de se demander :«Quand sera-t-on disposé à reconnaître que notre faute fondamentale est de les avoir enrôlés pour combattre, les armes à la main, leurs concitoyens plus conscients qui n’avaient d’autre choix que celui de se battre contre la puissance coloniale qui portait atteinte à leur dignité en même temps qu’elle les spoliait ?»
 

Enfin, au sujet des pieds-noirs, «ils n’étaient sûrement pas responsables de la conquête de l’Algérie en 1830 ! Ils n’étaient pas tous des colons nantis qui faisaient suer le burnous aux Algériens. Ceci étant, ils ont été les instruments du colonialisme avant d’en avoir été les victimes. Ils ont servi d’alibis pour justifier une guerre pour laquelle on avait mobilisé des centaines de milliers de jeunes Français dont la question n’était pas de leur ressort».

 Il estime que «s’ils voulaient rester en Algérie, qui était devenu leur pays, ces Européens auraient dû accepter l’évolution des choses et reconnaître le droit à l’indépendance de cette ancienne colonie. Ils auraient dû entretenir d’autres rapports avec la communauté musulmane que ceux qui prévalaient faits au mieux de condescendance ». 

Pour Jacques Cros enfin, « le travail de mémoire ne doit pas être falsifié par des considérations sans valeur, en l’occurrence ici des opérations politiciennes qui n’ont rien à voir avec la recherche de la vérité».

Paris / De notre bureau 
Walid Mebarek 

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