En visite de travail dans la wilaya de Béjaïa, jeudi, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, a annoncé, lors d’un discours prononcé à la bibliothèque principale de Béjaïa, «l’entame d’une enquête nationale sur le lectorat en langue amazighe».
Cette enquête, selon lui, «revêt une importance capitale pour évaluer l’impact de cette langue dans la société et sa place dans l’enseignement ainsi que pour identifier les défis et les opportunités liés à son enseignement et la diffusion de la production littéraire».
Cette annonce représente en fait un des trois thèmes majeurs du nouveau plan de charge du Haut Commissariat à l’amazighité de l'année 2024. Le chantier renferme également, la finalisation de l’opération de recueil des données linguistiques et culturelles dans le cadre de l’atlas linguistique des langues.
Ce projet crucial sous l’égide de l’Unesco, dira l’orateur, «vise à cartographier la diversité linguistique de notre pays, à préserver et à décrire la vitalité des différentes variantes de la langue amazighe en usage sur le territoire national, et ce, dans le but de promouvoir leur usage et leur enseignement».
Le dernier thème de plan d’action met l’accent sur l’analyse et l’étude des données onomastique de l’Algérie. «Les noms propres sont des témoins précieux de notre histoire et de notre identité et leur étude nous permet de mieux comprendre les liens entre les différentes composantes de la société et les dynamiques anthropologiques qui les animent», explique Si El Hachemi Assad.
Cette démarche confirme davantage l’importance de tamazight, atteste-t-il, «en tant que vecteur de l’unité nationale. Son lien étroit à l’unité nationale est intrinsèquement lié à d’autres éléments fondamentaux, à savoir le territoire, son peuplement, façonnés par l’histoire et l’identité algériennes depuis des temps immémoriaux».
À ce propos, un ouvrage, édité par le HCA, a été présenté à l’occasion, intitulé «Nation et nomination, l’histoire de l’Algérie par ses noms propres». Dans la trame du livre, une exploration du système de dénomination algérienne à travers 3000 noms propres, «reflet de notre identité, de notre histoire commune» dont l’objectif est de «consolider l’identité en tant que sentiment collectif, nation, de concevoir le territoire comme une entité cohérente», comme il est indiqué dans son introduction.
Dans le même contexte, le responsable du HCA a salué le discours du président Abdelmadjid Tebboune, prononcé le 1er mai courant, estimant que ce dernier illustre les efforts de l’Etat dans la promotion et la consolidation de l’enseignement de tamazight et l’asseoir comme un vecteur de développement de la société et de la consolidation de l’unité national.
Car dit-il, «dans le contexte politique national, je tiens à souligner l’élan positif suscité par le discours remarquable du Président, un discours qui réaffirme de manière forte et catégorique l’engagement total de l’Etat en faveur de l’unité nationale tout en combattant fermement tout ceux qui propagent la haine et attaquent les fondements de notre nation».
Il a rappelé à ce propos, la promulgation de la loi 20/05 du 28 avril 2020, relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de la haine, d’où découlera prochainement un observatoire national à cet effet. Dans ce sens, le président de la République, rapporte Si El Hachemi Assad, a rappelé ainsi «l’importance cruciale pour préserver nos valeurs fondamentales et de promouvoir le discours empreint de respect et d’inclusion en hommage aux sacrifices de nos valeureux moudjahidine».
Installation du jury du festival de la poésie d’Akbou
En marge de la journée d’étude sur «la langue amazighe dans ses variétés, élément de cohésion sociale et de développement durable», le secrétaire général du HCA a procédé officiellement à l’installation des membres du jury du Festival national de la poésie amazighe d’Akbou, un projet porté par l’association locale Etoile culturelle d’Akbou.
M. Assad a également annoncé l’institutionnalisation de cet événement qui est à sa 14e édition locale, pour se produire, dans sa 1re édition, dans son statut national cette année. Il est utile de rappeler que le parrainage de la 1re édition nationale de ce festival par le HCA a été annoncé le 27 mars dernier.
Cet événement vise à célébrer «la splendeur de la langue amazighe et la puissance de l’imagination dans toutes les variétés de cette langue utilisée à travers le territoire national ». Pour rappel, le festival se tiendra désormais chaque année à Akbou début juillet, soit dès le 2 et le 4 juillet 2024, coïncidant avec les festivités des fêtes de l’Indépendance et celle de la jeunesse. N. Douici