Le SG de l’UGTA, hier, au forum de la chaîne i : Takjout appelle au sauvetage des entreprises en difficulté

30/04/2024 mis à jour: 00:15
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Amar Takjout, SG de l’UGTA - Photo : H. Lyès

Le patron de la centrale syndicale revient sur toutes les questions relatives au monde du travail, à l’exercice syndical, au dialogue social ainsi que le rapport entre la productivité et l’économie.

Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takjout, livre à nouveau la vision de son organisation concernant l’amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de travail.

A la veille de la célébration, demain, de la Journée internationale des travailleurs coïncidant avec le 1er Mai de chaque année, le patron de la centrale syndicale revient, en effet, sur toutes les questions relatives au monde du travail, à l’exercice syndical, au dialogue social ainsi que le rapport entre la productivité et l’économie.

Invité hier du Forum de la Chaîne 1 de la Radio nationale, Amar Takjout s’exprime d’abord sur les dernières augmentations de salaires des fonctionnaires. «Elles (ces augmentations, ndlr) sont une réponse à la demande des travailleurs et non pas des syndicats qui sont en décalage par rapport à ces revendications, alors que ce sont eux qui devaient les porter», déclare-t-il, saluant au passage ces décisions.

L’orateur développe, toutefois, une autre vision concernant l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs conditions dans le milieu du travail. «Si on augmente les salaires et, en face, nous avons une tendance inflationniste haussière, cette augmentation sera consommée en six mois ou, au plus, en une année.

Les augmentations de salaires exigent une économie forte. On doit se pencher sérieusement sur des entreprises en difficulté et celles qui doivent produire davantage et qui nécessitent des aides de l’Etat pour parler d’augmentation de salaires», soutient-il. 
Mais pas seulement. Amar Takjout met l’accent sur la médecine du travail et l’accompagnement sanitaire des travailleurs tout au long de leur carrière.

Poursuivant, il estime que les mesures prises par le gouvernement au profit des entreprises doivent être traduites sur le terrain pour prétendre à construire une économie forte. «Il faudra qu’il y ait un suivi sur le terrain (…). Nous avons opéré une augmentation de 47% au profit des travailleurs de la Fonction publique, mais quand on parle avec les fonctionnaires, ils évoquent toujours des problèmes. Il n’y pas que les salaires pour améliorer la situation des travailleurs», affirme-t-il.

Dans la foulée, l’invité de la Radio plaide pour «une maîtrise des prix, y compris des coûts du logement et de la location». «Le prix de la location ne doit pas dépasser 30% du salaire du travailleur. Aujourd’hui, le travailleur a pleinement besoin de profiter du système 3X8. C’est-à-dire huit heures de travail, huit heures de repos et huit heures de loisirs. Ce sont des acquis qui datent du 1er mai 1886», insiste-t-il.

Evoquant le sujet des retraites, Amar Takjout indique qu’il s’agit d’«un sujet sensible» et qu’«on doit s’interroger pourquoi les travailleurs demandent à partir après 32 ans de carrière». Selon lui, ce dossier est à «l’étude au niveau de l’UGTA». «On doit prendre en considération le facteur financier. Cette exigence ne doit pas impacter le Trésor public.

Et si ce n’est pas le cas, pourquoi ne pas répondre à cette revendication. Mais, encore une fois, on ne doit pas vider les Caisses de leurs cotisants. Car toute mesure devra profiter à la fois à la société et à l’économie», déclare-t-il. Et de souligner : «Tout le monde devra s’y mettre pour maintenir le système à répartition intergénérationnelle pour consolider le système de solidarité nationale.

Ce sont les travailleurs qui approvisionnent la Caisse des retraites et non l’Etat, certes, mais tout le monde doit cotiser pour sauvegarder le système à répartition intergénérationnelle. Il faudra plus de pédagogie et aller vers le citoyen pour le sensibiliser.»

A une question sur le dialogue social, le SG de l’UGTA rappelle, d’abord, qu’il est «primordial». «Toutes les parties doivent communiquer davantage et comprendre ensemble la situation de notre pays : gouvernement, syndicat et patronat doivent discuter davantage.

C’est cela la tripartite. Le patronat doit s’impliquer à travers ses organisations. A l’UGTA, nous respectons la loi et nous sommes prêts à dialoguer avec tout le monde», souligne-t-il, précisant que la centrale syndicale «dialogue avec tous les partenaires, à savoir les institutions, le patronat et les syndicats autonomes». 
 

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