A près le retrait de la British Petroleum du projet, la société sénégalaise Petrosen sollicite les compagnies pétrolières du Moyen-Orient ainsi que Sonatrach pour investir dans le grand projet gazier Yakaar-Teranga en 2025.
Il s’agit d’un immense gisement de gaz évalué à 25 000 milliards de pieds cubes de gaz récupérables (708 mds m3) qui attend d’être développé, et dont la première phase nécessite un investissement entre 5 et 6 milliards de dollars et devrait produire quatre millions de tonnes par an destinées aux marchés de l’exportation et fournir un volume de 150 millions de pieds cubes standard destinés à la consommation interne et l’alimentation des centrales électriques.
Une fois achevé, le projet devrait produire un volume de 5,8 mds m3 par an de gaz naturel. «Notre objectif est d’atteindre la décision finale d’investissement dans le projet d’ici la mi-2025, si tout se passe bien», affirme Thierno Ly, président-directeur général de Pestrosen, dans une déclaration à l’agence Reuters.
Et d’ajouter : «Nous sommes à la recherche de sociétés pétrolières internationales, des sociétés du Moyen-Orient et d’Algérie. Nous sommes également disposés à discuter avec des sociétés commerciales.» La compagnie sénégalaise est déjà en partenariat avec l’américain Kosmos Energy (KOS), dont la participation a augmenté de 30 à 90% du projet après que BP s’est retiré l’année dernière en raison d’un différend avec le gouvernement sénégalais au sujet de la destination finale de la production de gaz.
BP, qui détenait 60% du projet, voulait exporter la totalité de la production alors que le Sénégal a opté pour l’alimentation en premier lieu du marché local. Le gisement gazier est situé au large des côtes sénégalaises et peut offrir l’opportunité aux compagnies intéressées de développer leur expérience à l’international, notamment dans l’exploration offshore.
Le Sénégal, qui veut développer sa place en tant que fournisseur d’énergie, compte par ailleurs exporter au début de l’année prochaine sa première cargaison du projet de gaz liquéfié Tortue Ahmeyim, développé par BP.
Le projet, qui est exploité conjointement avec la Mauritanie, «est sur la bonne voie», affirmait Cheikh Niane, vice-ministre sénégalais de l’Energie, lors de la Conférence Adipec-2024 à Abu Dhabi. Le développement de ce projet, dont le démarrage a pris du retard, devrait booster la croissance du Sénégal et la placer comme l’économie la plus performante de l’Afrique de l’Ouest.