Prévu hier devant le tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, le procès du gendarme déserteur, extradé d’Espagne au mois d’août dernier, Mohamed Abdellah, a été renvoyé au 27 du mois en cours, en raison de l’absence du collectif de défense du prévenu. Mohamed Abdellah devait être jugé pour une affaire qui lui a valu une condamnation par contumace de 10 ans de prison en 2021.
Mohamed Abdellah, qui est apparu hier sur l’écran du tribunal de Bir Mourad Raïs avant le renvoi de son procès, a été poursuivi et condamné par défaut pour plusieurs chefs d’inculpation, dont «atteinte à la vie privée d’autrui», «atteinte à une institution de l’Etat», «diffusion de publications qui portent atteint à l’autorité de l’Etat».
Incarcéré à la prison militaire de Blida, Mohamed Abdellah est également poursuivi par le tribunal militaire de Blida dans au moins deux affaires, une pour désertion, qui lui a valu une peine de 20 ans de réclusion, prononcée par contumace, et une autre pour «divulgation du secret professionnel et d’informations de nature à porter atteinte à l’institution militaire et à la sécurité du pays».
A l’exception de celles engagées par le tribunal militaire, la majorité des poursuites dont il fait l’objet sont liées à ses activités sur les réseaux sociaux et ses liens avec les membres du réseau du mouvement Rachad, classé comme organisation terroriste par l’Algérie.
Dès son entrée sur le territoire espagnol avec son épouse et son enfant en 2018, Abdellah s’est vite converti en «activiste» très présent sur la Toile, multipliant les déclarations enflammées contre de nombreuses personnalités politiques, médiatiques, civiles, militaires, etc.
En 2019, son nom se retrouve sur une première liste de personnes poursuivies pour «appartenance à une organisation terroriste» et «financement d’une organisation terroriste», dans laquelle est impliqué un ancien repenti du GIA, puis une seconde et une troisième.
Un mandat d’arrêt international est alors lancé contre lui, mais aussi contre d’autres mis en cause, par le magistrat de la section de lutte antiterroriste et du crime transfrontalier près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.
Une dizaine de suspects ont été arrêtés en Algérie, 12 autres étaient en fuite, parmi lesquels 6 installés à l’étranger. Tous les mis en cause ont été poursuivis pour «adhésion à un groupe destructif visant l’unité et l’intégrité territoriale», «utilisation des TIC pour le recrutement de personnes», «complot visant à inciter les citoyens à se rebeller contre l’autorité de l’Etat et à attenter à l’intégrité du territoire», «propagation de fausses informations dans le but de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre publics», «placement d’argent», «diffusion de publications portant atteinte aux institutions de l’Etat», «attroupement non autorisé», «détention de stupéfiants pour consommation», «infraction à la législation et à la réglementation relatives aux mouvements de capitaux de et vers l’étranger».
Mohamed Abdellah est également poursuivi dans l’affaire de la présumée «agression sexuelle» sur un mineur, au centre de laquelle se trouve «une bande, dont les membres ont été inculpés pour ‘‘financements douteux’’ et ‘‘appels d’individus aux activités hostiles à l’Algérie’’».