Les caractéristiques de notre pays et les conditions de vie de ses habitants requièrent la disponibilité d’un transport en commun doté de moyens suffisants, diversifiés et adaptés.
L’Algérie est, en effet, très vaste et les distances entre les localités, qui se sont multipliées à travers tout le territoire national, sont très longues. L’augmentation de la population a provoqué, de son côté, l’extension et l’élargissement des agglomérations.
En outre, les conditions de la vie moderne ont favorisé la mobilité des habitants. Ces facteurs soulignent les graves carences des pouvoirs publics qui n’ont pas été en mesure d’assurer des transports convenables dans les cités et entre elles.
Cela d’autant plus que les rues sont étroites et que l’absence de parkings et de garages dans les immeubles est générale. Ne tenant pas compte de ces faits, les autorités, non seulement, ont permis à une multitude de propriétaires d’un seul bus à effectuer le transport et à des taxis de prendre plusieurs clients, mais elles ont, en plus, encouragé, pendant un certain temps, l’acquisition d’un véhicule particulier.
L’inexistence de feux qui régulent la circulation et le non-respect des règles de conduite par les conducteurs ont compliqué davantage la situation. Toutes les couches de la population souffrent des difficultés que génère le problème du transport.
Ceux qui possèdent des voitures passent pendant les heures de pointe, pour aller d’un endroit à un autre dans la même localité, un temps très long, source de tension et d’augmentation de la pollution. Ceux qui n’ont pas de véhicule sont obligés d’attendre de longs moments l’arrivée d’un bus ou d’un taxi.
Étant donné les perturbations résultant d’un transport anarchique et inefficace, des ministères et des institutions se sont mis à louer des cars pour transporter leur personnel. Les cars amènent le matin les employés aux bureaux et restent immobilisés jusqu’au moment où ils les ramènent l’après-midi chez eux.
La location des cars s’avère coûteuse et se traduit par leur mauvaise utilisation. L’insuffisance des moyens de transport en commun donne lieu à un gaspillage des ressources financières et des troubles dans la vie des habitants.
Pour essayer de remédier à cette situation, des opérations isolées sont initiées pour créer dans des régions et des cités des moyens de transport en commun Ces opérations ne contribuent pas, cependant, à régler le problème, du fait qu’elles sont limitées quant à leur nombre et à leur dimension.
Le pays a besoin, plutôt, d’un plan global qui comprend la création de métros, de tramways, de compagnies de bus et surtout l’installation d’un vaste réseau de chemins de fer qui couvre toutes les régions et les principales villes. Ce réseau doit permettre la circulation de trains rapides dont la vitesse dépasse celle existant à l’heure actuelle, qui est de 160 km/heure pour se situer à 250 km/heure.
Le plan fera l’objet d’études complètes qui fixent le tracé des voies et les aspects techniques, financiers, commerciaux, environnementaux etc. il sera divisé en lots qui seront attribués à des compagnies qui possèdent la technologie et qui doivent travailler obligatoirement en association avec des entreprises locales.
La fabrication des rails et des trains et de tous les équipements nécessaires doit être faite essentiellement en Algérie.
L’exécution du plan permettra ainsi la création d’emplois et le développement de l’industrie mécanique ainsi que celui des industries annexes. Son financement nécessitera la mobilisation de sommes importantes qui ne pourront pas être fournies en totalité par des sources locales. Le recours aux crédits extérieurs pour obtenir le complément des fonds requis est inévitable.
Tout le monde partage le point de vue du président de la République qui tient à éviter à l’Algérie d’être à la merci des créanciers, de perdre sa liberté de décision et d’aliéner son indépendance financière et économique.
Le financement extérieur proposé permet, en l’occurrence, d’avoir une protection contre les risques mentionnés ci-dessus.
Il s’agit, en effet, de faire appel à des institutions financières multilatérales dans la plupart desquelles l’Algérie est actionnaire. Elle avait pris une participation dans leur capital pour bénéficier de leurs concours.
Les crédits qu’elles accordent ne peuvent être utilisés que pour l’investissement auquel ils sont destinés. Ils font l’objet d’un contrôle très strict et ne sont débloqués qu’au fur et à mesure de l’état d’avancement de l’exécution du projet.
Ils vont servir donc à la réalisation des différents lots du plan relatif au transport et plus particulièrement à celle du réseau des chemins de fer qui est vital et indispensable pour le développement économique et social du pays.
Le financement extérieur en question est diffèrent des crédits extérieurs obtenus sur le marché financier international, auprès de banques étrangères et versés à la Banque centrale pour servir à couvrir les dépenses d’importation de marchandises diverses. Il ne comportera pas les inconvénients liés à celui qui vient d’être indiqué.
Le transport ferroviaire est seul adapté en Algérie pour convoyer à l’intérieur des voyageurs en grand nombre et des marchandises lourdes telles que les minerais de fer, les phosphates, les engrais, les produits sidérurgiques, le ciment, le clinker etc.
Encore une fois, la mise en œuvre du plan transport requiert des montants considérables en dinars et principalement en devises que les ressources locales ne peuvent offrir. Renoncer aux crédits extérieurs c’est renoncer à la réalisation du plan. Ce qui revient à maintenir le statu quo, lequel n’avantage pas l’économie nationale.
Si le plan transport est établi et il est retenu, il conviendrait de créer une structure spéciale qui sera chargée de son exécution. Elle devra bénéficier du soutien des institutions et des services administratifs qui sont de la partie. La concrétisation du plan en question permettra de répondre aux besoins de transport pendant des décades.