Cela fait déjà 150 jours que les images du génocide perpétré par l’Etat criminel d’Israël contre le peuple palestinien à Ghaza inondent les médias et les réseaux sociaux dans le monde. Une barbarie rappelant tout ce que l’humanité avait connu depuis la Deuxième Guerre mondiale, en passant par les atrocités commises au Vietnam, au Liban jusqu’aux massacres de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine.
A Ghaza, l’ampleur des crimes a pris une dimension incomparable au moment où les Etats-Unis usent de tout leur pouvoir pour bloquer toute tentative de les faire cesser, même si les consciences des peuples ont commencé à s’éveiller, ces derniers temps, à travers des mouvements de solidarité en Europe.
Bien plus qu’une campagne d’extermination, cette guerre est une véritable catastrophe sur les plans humanitaire, économique et social. Au fil des bombardements, des massacres et des déplacements forcés, des milliers de familles pourchassées jusqu’à la frontière avec l’Egypte se retrouvent dans une situation de lutte pour leur survie.
Ceux qui échappent à la mort doivent d’abord trouver de quoi se nourrir, s’ils ne seront pas tués en allant chercher cette nourriture dans les convois humanitaires ! L’Unrwa, seul organisme d’aide à cette population, est désormais incapable de satisfaire les besoins de 2,2 millions de personnes, vivant dans une immense prison à ciel ouvert, après la suspension des donations de la part de nombreux pays occidentaux.
Ayant déjà résisté à seize ans de blocus maritime, aérien et terrestre, les Ghazaouis sont au creux de la vague. Un récent rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qualifie la situation de tellement critique que 19 ans de développement dans ces territoires ont été anéantis.
La guerre a fait payer le prix très fort à l’économie palestinienne, vivant essentiellement d’aides, dont la moitié sert à payer les salaires des fonctionnaires.
Les effets de cette crise économique sans précédent n’ont pas épargné la Cisjordanie, dont le cas est encore plus compliqué. La décision de l’Etat hébreu de réduire les permis de travail pour les habitants employés en Israël, ainsi que le renforcement des points de contrôle, privent des milliers de familles de leurs uniques sources de revenus. Près de 400 000 postes d’emploi ont déjà été perdus, selon l’Organisation internationale du travail (OIT).
Près de cinq mois après le début de la guerre, l’activité commerciale vit une longue paralysie à Jénine, Ramallah, Bethléem et d'autres villes de la Cisjordanie, alors que le tourisme et d'autres services sont au point mort. Le choc est tellement sévère que les Palestiniens, laminés par un taux de chômage sans précédent, préfèrent garder le peu d’argent qu’ils ont pour acheter du pain, et rien d’autre. Selon le PNUD, plus de 660 000 personnes sont touchées par la pauvreté, alors que les pertes dues à cette guerre ont été estimées à 2,5 milliards de dollars. Des chiffres en hausse tant que cette guerre se poursuit toujours.
Comme si cela ne suffisait pas, la suspension des transferts fiscaux d’Israël vers l’Autorité palestinienne vient s’ajouter aux graves pénuries de carburant, d’eau et des coupures d’électricité. L’Etat hébreu, qui tient toutes les clés entre ses mains, et ne semble pas subir les effets de cette guerre, puisqu’il bénéficie de la générosité des Etats-Unis, persiste dans sa volonté d’affamer tout un peuple, en décidant même des biens à vendre ou à faire entrer dans les territoires palestiniens.
Des mesures qui dénotent d’une véritable punition collective, jamais connue depuis la Nakba de 1948.