Le projet de loi relatif à la forêt et aux richesses forestières est en débat depuis hier à l’APN. Pendant deux jours, les députés tenteront de décortiquer les articles contenus dans ce texte de loi présenté par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni.
La révision du mode de gestion du patrimoine national forestier s’imposait, a expliqué le ministre dans son intervention, car, a-t-il dit, la loi 84-12 du 23 juin 1984 a montré ses limites. Pour le représentant du gouvernement, cette nouvelle loi s’inscrit dans le cadre des engagements de l’Algérie en matière de protection de la biodiversité et son adaptation aux changements climatiques. Il est aussi question de mettre en place une stratégie nationale des forêts destinée à orienter les décisions futures portant sur l’aménagement, l’utilisation et la préservation du patrimoine forestier national au bénéfice de la société.
Le texte traite également des atteintes et occupations illicites, telles que les constructions et installations dans le domaine public forestier ou à proximité, et l’extraction de minéraux et dépôts de matériaux du domaine public forestier. Le projet de loi contient aussi des dispositions pénales contre tous ceux qui commettent des infractions et dont les peines ont été aggravées.
Cette nouvelle loi relance le barrage vert et met en place un organe de coordination de la lutte contre la désertification, chargé d’assurer la coordination intersectorielle dans des programmes d’action nationaux de lutte contre la désertification et l’ensablement et du plan d’action de la réhabilitation, de l’extension et du développement du barrage vert.
Tous les députés qui ont pris la parole se sont félicités de la «restauration» du barrage vert et de l’examen d’un nouveau projet de loi traitant du patrimoine forestier, puisque celle en vigueur date de plus de 40 ans. Seulement dans leurs plaidoyers, ils ont regretté l’absence de mécanismes et outils pour l’application des dispositions contenues dans le texte.
D’autres ne comprennent pas pourquoi il n’y a aucune référence dans le projet aux moyens technologiques, tels que les drones, pour lutter contre les incendies. Wahid Sid Echikh, un député indépendant, estime que «rien n’est fait» actuellement, pour lutter de manière «rapide et efficace» contre les feux de forêt. «Beaucoup de pays ont acquis des drones pour lutter contre les incendies qui ravagent chaque année les forêts. Un drone peut contenir 100 litres d’eau et peut ratisser large. Qu’est-ce qui nous empêche d’acquérir ce moyen pour faire face aux incendies, sachant que chaque été notre pays est confronté aux multiples incendies ?» s’est-il interrogé.
Ablili Afif, du MSP, a exprimé la même préoccupation tout en plaidant pour l’installation d’un centre de surveillance à distance pour les interventions rapides contre les feux de forêt. Le député du MSP et ses pairs ont qualifié d’«abusif» l’aggravation des peines. «Avant d’aller vers le durcissement des peines, il fallait évoquer les campagnes de sensibilisation et d'encouragement des jeunes qui font dans le volontariat. Le recours à l'emprisonnement tous azimuts est loin d’être la solution pour éradiquer les problèmes sociaux économiques», assène-t-il.