Le Front des forces socialistes (FFS) tiendra son prochain congrès ordinaire, le sixième de rang, les 29, 30 septembre et 1er octobre 2022. C’est ce qu’a annoncé jeudi, conformément à ses prérogatives statutaires et réglementaires, l’instance présidentielle du parti (IP). Celle-ci a instruit, dans ce sens, le premier secrétaire national et l’ensemble des instances nationales et locales à «redoubler d’efforts» afin de réunir toutes les conditions pour la réussite de ces assises, qui interviennent dans un contexte particulier que ce soit à l’échelle politique ou au sein du plus vieux parti de l’opposition.
La formation fondée par feu Hocine Aït Ahmed a été secouée par une série de crises et connaît toujours des dissensions que la direction tente de gérer de manière, dit-elle, «sage». Les responsables du parti, selon Hakim Belahcel, membre de l’IP, répondent «aux mécontents» aux militants et à la société par le rassemblement et l’ouverture des portes du FFS. Seulement il promet que les dirigeants du front seront «intransigeants» quant au «respect» des textes et des règles du fonctionnement qui régissent le parti. «L’ouverture et la discipline sont le credo sur lequel nous avons l’intention de nous appuyer pour réussir notre mission alors que tout le dispositif organisationnel est mis en place», assure M. Belahcel. L’annonce de la date du congrès du FFS coïncide avec la célébration de la journée du militant, qui marque le souvenir tragique du 35e anniversaire de l’assassinat de André Ali Mecili.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le premier secrétaire, Youcef Aouchiche, s’en est pris à ceux qui prédisent la mort du FFS. «Mille fois ils ont annoncé la mort de notre parti, mille fois ils ont instrumentalisé la faiblesse des hommes pour affaiblir le FFS. Mille fois ils sont calomnié, insulté fraudé, intimidé, menacé et nous sommes toujours là !» lance M. Aouchiche, rassurant que le parti «fidèle» à l’idéal qu’incarnait Ali Mécili continuera le combat pour la «justice sociale, un pluralisme culturel et politique apaisé et pour un consensus national établi sur les principes démocratiques, pour une IIe République qui consacre un véritable Etat de droit». M. Aouchiche a fustigé également le pouvoir. Pour lui, après trois ans d’une dynamique citoyenne extraordinaire, le pays fait toujours face à l’impasse : instabilité politique, précarité sociale, manque de vision et de perspectives économiques et un environnement régional et international des plus périlleux.
«Aventure unilatérale»
«Aujourd’hui, il y a une certitude. Chaque fois que le pouvoir s’est violemment opposé à la voix de la sagesse en optant pour l’aventure unilatérale et à la confrontation, les coûts sont énormes pour le pays. Persister dans ces options risque de porter atteinte gravement au pays, à sa souveraineté et à sa cohésion», s’inquiète le premier responsable du FFS, qui propose au pouvoir de «revoir les priorités et de fixer un cap et une feuille de route commune en mesure de susciter l’adhésion des citoyens et fédérer toutes les énergies positives du pays».
Lui emboîtant le pas, Hakim Belahcel pense qu’il est temps de «donner du mouvement au statut quo», précisant que «le FFS reste engagé à promouvoir les efforts politiques, pacifiques et patriotiques pour sauver la nation d’un effondrement que l’on sait inévitable si rien ne change», avertit M. Belhaccel, qui reste persuadé que «l’instauration d’un climat d’apaisement général est nécessaire à l’ouverture d’un dialogue avec toutes les parties représentatives de la société civile et politique, pour convenir d’un programme consensuel de sortie de crise sur le plan politique, économique et sociale».
Commémoration de l’assassinat de Ali Mécili
Le FFS a célébré jeudi la Journée du militant et la commémoration du 35e anniversaire de l’assassinat d’Ali André Mécili, fondateur du FFS et compagnon de Hocine Aït Ahmed. «Notre douleur est profonde et notre indignation est grande car ce lâche assassinat est opéré par un agent des services de sécurité algérien sur le sol français, dont le gouvernement, au nom de la raison d’Etat, s’est non seulement soustrait à sa responsabilité de juger l’assassin mais l’a exfiltré vers l’Algérie où il bénéficie de l’impunité et jouit des faveurs du régime», regrette Hakim Belahcel, membre de l’instance présidentielle (IP). Pour la direction du FFS, tant que les commanditaires de ce crime n’auront pas été identifiés et jugés, l’acte demeurera imprescriptible et restera une tache indélébile et honteuse dans l’histoire du pays et de son régime. «Le meilleur hommage que nous rendons à notre camarade Ali Mecili, c’est de poursuivre son combat qu’il a mené jusqu’au sacrifice de sa vie pour une véritable réconciliation nationale et le changement démocratique dans le pays. En s’attaquant à lui, le régime a révélé son opposition à toute solution pacifique et démocratique à la crise algérienne», estime Belahcel.