Une quarantaine d’entreprises turques, opérant dans divers secteurs d’activité, sont en Algérie pour explorer les opportunités d’affaires dont recèle le pays. En effet, hier à Alger, et en l’espace d’une rencontre organisée à l’hôtel Marriott, en présence de l’ambassadeur de Turquie en Algérie M. Muhammet Mücahit Küçükyılmaz, des opérateurs économiques des deux pays ont passé en revue, par le biais de rencontres B2B, les multiples opportunités d’affaires existantes.
Cette délégation commerciale organisée par le ministère turc du Commerce, en coordination avec l’assemblée des exportateurs turcs et des associations d’exportateurs de la région Uludağ, une quarantaine d’entreprises turques de différents secteurs, notamment de l’industrie automobile, séjournent en Algérie. Dans son allocution, l’ambassadeur de Turquie en Algérie dit continuer à soutenir ce genre d’initiatives sur les plans moral et logistique et ce, dit-il, pour une meilleure présence des entreprises turques en Algérie.
Ce genre de rencontres, qui ont porté leurs fruits, selon ses dires, vont se multiplier et environ 500 entreprises turques font des visites régulièrement en Algérie pour prospecter et nouer des liens d’affaires avec leurs homologues algériennes, a-t-il indiqué. «Nous sommes toujours à l’écoute de toute entreprise turque voulant s’installer ou commercer avec l’Algérie», a-t-il précisé non sans demander aux exportateurs «de veiller sur le rapport qualité/prix des produits turcs et faire rentrer des produits de haute qualité sur le marché algérien et atteindre l’objectif des 10 milliards de dollars d’échanges entre les deux pays».
Un volume d’échanges qui avoisine les 6 milliards de dollars actuellement, dit-il, alors que les investissements turcs en Algérie sont aussi de l’ordre de 6 milliards de dollars. Alors que le nombre d’entreprises turques ayant un partenariat avec l’Algérie est de 1500 et que les projets d’entrepreneuriat turc sont de l’ordre de 21 milliards de dollars, la Turquie est l’un des principaux partenaires de l’Algérie, selon ses dires.
L’ambassadeur de Turquie en Algérie a indiqué que malgré la stagnation durant la longue période de la Covid, les quatre visites effectuées par les deux Présidents durant ces cinq dernières années ont totalement boosté le niveau de coopération entre les deux pays. Et de citer aussi les rencontres de haut niveau des forums économiques entre les deux pays ; les rencontres de 2021 et qui «vont continuer dans les prochains mois» ; la signature d’une trentaine d’accords de coopération entre les deux pays ; les quatre forums économiques et une multitude de délégations d’affaires et foires pour «une meilleure coopération».
Avant de clôturer son allocution, Muhammet Mücahit Küçükyılmaz a appelé les entreprises turques à profiter de «l’amélioration du climat des affaires en Algérie, des prix bas de l’énergie et de la position géostratégique de l’Algérie comme porte sur les marchés africains». Et de plaider pour investir plus en Algérie et ce, au service des économies des deux pays.
L’ambassadeur de Turquie en Algérie n’a pas manqué aussi d’appeler les opérateurs algériens à investir en Turquie qui est, selon ses dires, «un endroit sûr pour l’investissement». Et de rassurer : «Nous allons poursuivre les négociations pour enlever certains obstacles à l’export». De son côté, M. Boutalbi M’hamed Amine, directeur du Centre arabo-africain d’investissement et de développement (CAAID) a, dans son allocution, estimé que cette rencontre est le fruit de la rencontre tenue entre les deux Présidents lors de la visite du président Tayyip Erdogan en Algérie.
Pour lui, et comme les deux pays ont signé pour une coopération stratégique, «il faut donc multiplier ce genre de rencontre entre les opérateurs publics et privés des deux pays pour explorer les opportunités d’affaires».
Aujourd’hui, dit-il, nous avons une quarantaine d’entreprises dans différents domaines dont l’industrie automobile, comme les pièces détachées, le tourisme, l’agriculture et autres. «Il y aura donc exploration des opportunités d’affaires lors des rencontres B2B et avec l’agence algérienne de promotion de l’investissement», tout en sachant que la Turquie, dont le marché est arrivé à saturation, veut élargir sa présence commerciale à partir d’Algérie vers d’autres pays africains, notamment ceux de l’ouest du continent, comme le Mali, Tchad, Niger, Burkina-Faso et le Sénégal.
Pour rappel, l’Algérie et la Turquie ambitionnent de porter leurs échanges à 10 milliards de dollars dans les deux années à venir. Le volume des échanges actuel est d’environ 5,6 milliards de dollars. La Turquie importe d’Algérie des produits pétroliers à hauteur de 3,5 milliards de dollars et l’Algérie importe de Turquie des matières premières, produits textiles et autres produits finis pour un volume de 2,2 milliards de dollars.
Selon le directeur du CAAID, et avec la nouvelle loi qui protège et promeut le produit national, «nous allons importer de la matière première et fabriquer localement».
Actuellement, quelque 1500 entreprises turques commercent avec l’Algérie dans pratiquement tous les secteurs. Les plus importantes sont Tosyali dans la métallurgie et Tayal dans le textile. Plusieurs entreprises turques (70% selon M. Boutalbi), dans l’industrie automobile notamment, et celles opérant dans la fabrication de pièces détachées, étaient présentes hier.