Le chiffre d’affaires du secteur en 2020 a été de 279 milliards de dinars. En 2015, il était de 331 milliards de dinars, une décroissance de 16%. Pire, le chiffre d’affaires mensuel par abonné est passé de 637,84 DA en 2015 à 510,38 DA, une perte de 20% de chiffre d’affaires par abonné, malgré une augmentation du parc de 5%.
Face à l’essoufflement du modèle économique des opérateurs télécom algériens, le secteur doit «se diversifier en urgence», préconise Finabi Conseil, et ce, en optant pour la digitalisation bancaire.
En effet, et dans une note rendue publique hier, le cabinet Conseil estime que «le secteur doit se diversifier en urgence pour se régénérer. L’importance de sa clientèle (45,55 millions d’abonnés en 2020), son réseau commercial et sa maîtrise de la technologie sont des atouts pour digitaliser le secteur bancaire algérien».
S’appuyant sur le cas de l’opérateur télécom français Orange, le cabinet Conseil indique que ce dernier «est en train de changer les comportements et d’améliorer la bancarisation et l’inclusion financière en Afrique depuis 10 ans via son offre Orange Money qui permet à plus de 60 millions de personnes exclues du système financier traditionnel d’effectuer des transactions financières de manière instantanée, sécurisée et fiable».
Ces services sont offerts dans plus de 380 000 points de vente sur le continent africain, ajoute-t-il. La création par les opérateurs télécom de banques digitales «permettra d’améliorer leurs activités et profitabilités moribondes et surtout l’effet levier sur la bancarisation et l’inclusion financière sera exponentiel».
Et d’indiquer à titre illustratif que «si chaque abonné décidera de confier
50 000 DA annuellement de ses ressources pour bénéficier des services bancaires digitalisés, le secteur financier captera 2200 milliards de dinars de liquidités».
Ces propositions de Finabi Conseil sont, bien entendu, tombées après avoir fait un diagnostic financier des trois opérateurs télécom en Algérie, à savoir Mobilis, Optimum Djezzy et El Wataniya Ooredoo. Selon les résultats de ce diagnostic, indique la même source, il s’avère que «le modèle économique actuel s’essouffle et la courbe de l’évolution de l’activité est négative». A titre illustratif, et selon les chiffres de Finabi Conseil, le chiffre d’affaires du secteur en 2020 a été de 279 milliards de dinars.
En 2015, il était de 331 milliards de dinars, une décroissance de 16%. Pire, le chiffre d’affaires mensuel par abonné est passé de 637,84 DA en 2015 à 510,38 DA, une perte de 20% de chiffre d’affaires par abonné malgré une augmentation du parc de 5% (43,22 millions d’abonnés en 2015 versus 45,55 millions d’abonnés en 2020). La raison principale de cette décroissance, indique-t-on, «est la concurrence acharnée» entre les trois opérateurs, surtout en 2018. A titre d’exemple, El Wataniya Télécom (Ooredoo) a perdu 100 DA de chiffre d’affaires mensuel par abonné en 2018 pour rester concurrentielle !
La profitabilité du secteur (résultat net/chiffre d’affaires) a connu une érosion importante passant de 14% en 2015 à 9% en 2020 avec un pic de 19% en 2016 et 2017 avant de connaître une chute de 9 points en 2018, vu la raison décrite infra. Le coût mensuel par abonné généré par le personnel est passé de 39,40 DA à 48,78 entre 2015 et 2020.
Le coût des services par abonné a été mieux maîtrisé, passant de 245,62 à 208,14 DA. Il est important de relever le coût du service par abonné excessif de Mobilis (311 da en 2015 versus 245,68 en 2020), selon le communiqué de Finabi Conseil.