Le ministre des Transports limogé : L’énigme de la «faute grave»

12/03/2022 mis à jour: 00:23
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Aïssa Bekkaï, limogé pour «faute grave»

Le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï, a été limogé, jeudi matin, par le président Abdelmadjid Tebboune. La décision a été annoncée par la présidence de la République dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook. 

Contrairement aux précédentes décisions similaires, la Présidence a précisé le motif de la mise à l’écart du concerné : une «faute grave». «Après consultation du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis fin, ce jour, aux fonctions du ministre des Transports, Aïssa Bekkaï, pour avoir commis une faute grave lors de l’accomplissement de ses missions», lit-on dans le communiqué. 

De quoi s’agit-il ? Le communiqué ne donne pas plus de détails. Selon la même source, le chef de l’Etat charge le ministre des Travaux publics, Kamel Nasri, de gérer le département des Transports par intérim, en attendant la désignation du successeur de Aïssa Bekkai.

 En tout cas, l’annonce de cette décision a été suivie par des spéculations sur les raisons du limogeage du ministre. Certains ont fait directement le lien avec l’annonce, mercredi soir, du nouveau programme de 108 vols supplémentaires de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie. Mais pourquoi l’annonce de ce nouveau programme serait une «faute grave» ?

 D’autres sont allés jusqu’à faire sortir un enregistrement montrant un échange entre Aïssa Bekkaï et un fonctionnaire d’un port en Algérie qui lui a tenu tête sur «une problématique posée par un pêcheur». Toutefois, la vraie raison de ce limogeage ne sera pas connue de sitôt. Aïssa Bekkaï, rappelons-le, a intégré le gouvernement en 2020. Il a été nommé ministre délégué chargé du Commerce extérieur en janvier 2020 dans le gouvernement de Abdelaziz Djerad. 

Avec le changement du gouvernement, il s’est vu confier un autre portefeuille : ministre des Transports. Il avait pris ses nouvelles fonctions le 8 juillet 2021 en remplacement de Kamel Nasri qui dirigeait le département des Travaux publics et des Transports. En novembre dernier, le gouvernement d’Aïmene Benabderrahmane a connu un mini-remaniement. Trois postes ont été concernés. 

Le chef de l’Etat a mis fin aux fonctions du ministre de la Communication, Ammar Belhimer, comme il a écarté les ministres de l’Agriculture, Abdelhamid Hamdani, et celui du Travail, Abderrahmane Lahfaya. Mais à l’époque, le communiqué de la Présidence annonçant ce remaniement n’a pas justifié la décision. 

«Conformément aux articles 91, paragraphe 7 et 104 de la Constitution, et après avis du Premier ministre (...), le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé à un remaniement ministériel», avait indiqué la Présidence à l’époque, en annonçant les noms des nouveaux ministres nommés. 

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