Désormais, les autorités locales sont appelées à trouver d’autres ressources financières pouvant relancer les projets d’investissement. C’est ce qu’a laissé entendre, hier, le médiateur de la République, Brahim Merad, à l’occasion d’une rencontre avec des porteurs de projets dans la wilaya de Bouira.
«Chaque région du pays a sa propre richesse. Les responsables locaux doivent adopter une nouvelle politique susceptible de créer des richesses et de l’emploi et surtout ne plus compter sur les aides traditionnelles de l’Etat», a-t-il dit, tout en réaffirmant le soutien du président Abdelmadjid Tebboune qui, selon lui, accorde un intérêt particulier au secteur de l’investissement.
Pour lui, les responsables locaux, à leur tête le wali, sont les mieux placés pour connaître les difficultés sociales et économiques dans lesquelles se débattent leurs territoires et doivent réfléchir à adopter une nouvelle approche en matière de développement. Tout en détaillant son rapport périodique sur l’état d’avancement des projets d’investissement en suspens, présenté avant-hier devant le Conseil des ministres, le médiateur de la République a fait état de la levée des obstacles sur 15 nouveaux projets d’investissement tandis que 44 autres sont entrés en exploitation.
Ces mesures, dit-il, ont permis la création de 2680 nouveaux postes d’emploi dans les secteurs de l’industrie, l’agriculture, le tourisme et les services. A l’en croire, le nombre des postes d’emploi devrait atteindre 43 000 une fois la levée de tous les obstacles auxquels se heurtent les 647 projets.
L’hôte de Bouira n’a pas manqué de souligner les efforts consentis par les autorités locales, notamment dans l’opération d’assainissement du foncier industriel mais surtout dans l’accompagnement des porteurs de projets au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled, dans la commune de Oued El Berdi.
Dans l’impossibilité de débloquer un budget pour raccorder des usines au réseau électrique, eu égard à la situation de crise que vit le pays depuis quelques années, les autorités locales ont réussi à convaincre 14 porteurs de projets de contribuer financièrement pour que leurs usines entrent en exploitation et soient alimentées en électricité.
La wilaya de Bouira, de par sa position stratégique et sa proximité des installations portuaires et autoroutières, est, selon M. Merad, appelée à devenir une wilaya pilote dans le domaine industriel. «Il est temps de penser à créer de petites usines et fabriques en milieu rural d’autant plus que ces régions ont bénéficié dans le passé de projets dans le cadre des zone d’ombre», insistera-t-il.
Il faut préciser qu’un important foncier industriel a été dégagé dans la région. Les autorités locales ont récupéré des «mains de faux opérateurs», bénéficiant d’une complicité au sein de l’administration, 57 hectares répartis sur les zones d’activités et industrielles.
Dans son intervention, le wali de Bouira, Lakhal Ayat Abdeslam, qui a rappelé que des lots de terrain ayant été attribués dans le passé dans des conditions douteuses ont été récupérés dans le cadre des procédures d’assainissement du foncier industriel. L’opération, toujours en cours, a déjà abouti à l’annulation de 74 projets qui devaient être réalisés dans les différentes zones d’activités (ZAC) et d’Oued El Berdi.
En plus de cette procédure, le chef de l’exécutif a souligné qu’une usine de textile, ex-Sonitex, d’une superficie de 8000 m2 dont 2000 m2 bâtis, implantée à Sour El Ghozlane a également été récupérée. Selon des informations en notre possession, l’usine en question avait été cédée au dinar symbolique à un «promoteur», proche d’un ex-cadre de la wilaya. Une information judiciaire a été ouverte, a-t-on indiqué.