Le Makhzen expulse illégalement des migrants vers les frontières algériennes : Le Maroc pris en flagrant délit

20/06/2023 mis à jour: 01:03
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Photo : D. R.

L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) exprime son inquiétude concernant la situation qu'endurent les Subsahariens dans plusieurs villes du royaume.

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH), section de Nador, dénonce, dans un communiqué, une campagne d’arrestations ciblant «des maisons abritant des réfugiés yéménites, une vingtaine, à Nador» et leur «conduite illégale vers la frontière algérienne». Sans pour autant citer de date ni le mode opératoire concernant cette pratique non conventionnelle.

Scandalisée, l’OMDH révèle que parmi les réfugiés expulsés vers l’Algérie, des titulaires de la carte de réfugié, délivrée par le Bureau des réfugiés et des apatrides (BRA) relevant du ministère des Affaires étrangères, ainsi que des personnes enregistrées auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). Autant dire que les autorités marocaines piétinent les traités et les lois inhérents au droit des réfugiés. «Le document délivré conjointement par le HCR et le BRA ne protège plus les réfugiés des refoulements», martèle l’organisation précitée.

Pour sa part, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) exprime son inquiétude. «L’AMDH Nador a constaté que le formulaire de demande d’asile ne procure aucune protection à ces demandeurs d’asile qui sont arrêtés, à l’instar des Subsahariens, et refoulés vers la frontière algérienne sans aucune intervention du HCR…»

Revenant à la charge, l’OMDH souligne : «Ces mesures prises par les autorités (marocaines) sont contraires aux engagements du royaume, qui a signé en 1951 la convention relative au statut des réfugiés. Elles sont également contraires aux dispositions de loi 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au royaume du Maroc, à l’émigration et l’immigration irrégulières, notamment l’article 26 qui interdit l’expulsion des demandeurs d’asile, les mineurs, les femmes enceintes et les réfugiés.»

Le Maroc compte 18 877 réfugiés et demandeurs d’asile, en majorité des Subsahariens (de plus en plus de Soudanais, de Sud-Soudanais, des Yéménites et des Syriens en tête avec un total de 5575… à fin février).

En 2014, le Maroc a lancé une opération «politicienne» de régularisation des migrants. 50 000 migrants de l’Afrique de l’Ouest avaient déposé leurs dossiers. Une opération qui s’est avérée un véritable guet-apens pour ces malheureux qui ont dû se rendre à l’évidence : arrestations, torture, reconduite de nuit et illégale vers les frontières avec l’Algérie et même des agressions sauvages ayant causé la mort : le dernier bilan de Nador en 2021 s’était élevé à 27 morts…

La DGSN déjoue un plan criminel ourdi depuis Rabat

La sûreté de Sidi Bel Abbès a déjoué, le week-end dernier, un plan criminel ourdi depuis le Maroc pour frapper l’économie nationale, à travers la mise en circulation sur le marché national de faux billets de 2000 DA, a indiqué dimanche un communiqué des services de la Sûreté nationale.

Cette affaire a été déclenchée suite à «des informations signalant un groupe criminel s’apprêtant à mettre en circulation de faux billets dans la wilaya de Sidi Bel Abbès», précise le communiqué, ajoutant que «les investigations diligentées par le service de wilaya de la police judiciaire, sous le contrôle du parquet compétent, a permis d’identifier le principal mis en cause, qui était chargé de fabriquer et d’imprimer les faux billets, lequel a été arrêté, en flagrant délit, à son domicile transformé en atelier clandestin».

L’enquête a révélé «les détails du plan suivi par ce réseau criminel organisé composé de quatre individus, mené depuis le Maroc par son instigateur, qui a engagé deux individus originaires de la ville de Maghnia (Tlemcen) pour introduire illégalement le papier et d’autres produits utilisés dans la falsification des billets de banque, avant de les remettre au principal mis en cause, qui a été chargé, dans un premier temps, de falsifier et d’imprimer les billets en vue de les mettre en circulation sur le marché local, notamment au niveau des marchés de bétail, avant de généraliser l’opération aux autres wilayas de l’Ouest», explique la même source, reprise par l’APS.

Cette opération a permis «l’arrestation de quatre mis en cause, dont une femme de Sidi Bel Abbès, et la saisie de faux billets d’un montant de 321 millions de centimes en coupures de 2000 DA, ainsi que de matériel et de feuilles d’argent utilisés dans la falsification et l’impression», souligne le communiqué.

Les mis en cause ont été, par la suite, déférés devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi Bel Abbès pour «association de malfaiteurs en vue de la préparation du crime de falsification de billets de banque pour leur mise en circulation dans le cadre d’une entité criminelle organisée transfrontalière», conclut la même source. R. N.

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