Le Front des forces socialistes (FFS) lancera «incessamment» son initiative politique «sans exclusive» pour «prémunir» l’Algérie «d’un nouveau cycle d’affrontement interne».
C’est ce qu’a annoncé Youcef Aouchiche, premier secrétaire du parti, ce dimanche 20 août , à l’occasion de la commémoration, à Ifri Ouzellaguen dans la wilaya de Béjaïa, du double anniversaire du Congrès de la Soummam et des attaques du Nord-Constantinois.
«Nous sommes une force de proposition, le parti se prépare à lancer dans les prochains jours son initiative politique adres-sée à toutes les forces politiques sans exclusion, et au-delà des clivages idéologiques», a confié le patron du FFS.
Dans son discours, M. Aouchiche a révélé que le projet portant initiative politique fait partie des points retenus lors du dernier congrès du parti : «Notre action n’est pas saisonnière, bien au contraire elle fait partie des initiatives mises en œuvre par le FFS depuis sa création pour faire face aux situations complexes que connaît la scène politique nationale».
Ainsi il invite «l’ensemble» des partis à des «consultations en vue d’un Pacte historique pour justement le parachèvement de ce projet national», insistant sur le fait que l’initiative s’adresse à toutes les forces politiques «à la fois engagées dans la défense de l’Etat de droit, des libertés, de la justice sociale et intransigeante quand il s’agit de s’opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelques prétextes que ce soit, à l’intégrité et l’unité du pays, à l’Etat et ses institutions». Pour le FFS, la «principale ligne de démarcation est entre forces patriotiques et cercles antinationaux».
A travers cette initiative le FFS veut «redonner du crédit à la politique», aux «valeurs du dialogue» et «de la véritable réconciliation face aux politiques de fermeture délibérées et à la montée du discours populiste et extrémiste, qui convergent avec les manœuvres des forces impérialistes et des forces du néocolonialisme pour démanteler les Etats nationaux».
Et dans ce sillage, la direction du FFS dit accueillir favorablement tout effort national visant à défendre «les valeurs démocratiques et la cohésion du pays» . Aouchiche assure que sa formation «ne s’engagera jamais dans une initiative qui compromettrait de quelque manière que ce soit les fondements et les composantes nationales, ou remettant en question l’héritage de lutte et historique du pays qui s’étend sur des milliers d’années».
Dans son discours, le patron du FFS est revenu sur les menaces qui guettent l’Algérie notamment à ces frontières, aggravées par la crise qui secoue, ces derniers temps, le Niger. «Tous les signes et indicateurs appellent aujourd’hui à la nécessité de serrer nos rangs et consolider le front interne surtout après la crise qui frappe le Niger et les appels pas si innocents pour une intervention militaire dans ce pays.
Cette dernière aura inévitablement un impact direct et négatif sur notre sécurité nationale», craint le responsable du FFS qui énumère également le climat de tension qui règne dans le nord du Mali et en Libye ce qui rend, s’inquiète-t-il, notre frontière instable et fait craindre le pire.
D’où l’urgence de former, selon Aouchiche, un front intérieur fort capable de résister à tous les défis «seulement la réponse collective du citoyen algérien face à toute menace sera affectée négativement par les difficultés économiques successives qu’il traverse, ainsi que par les crises sociales qu’il affronte. Le front intérieur ne peut être créé que par un environnement d’ouverture, de justice sociale, de transparence et de véritable réconciliation», propose le patron du FFS.