Le dernier remaniement ministériel confirme la tendance : Tebboune mise sur les technocrates

20/03/2023 mis à jour: 06:39
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Une réunion du Conseil des ministres

C’est un fait ! Enclenchée depuis 2020, la démarche tendant à réduire, au smic, la présence des représentants des partis politiques au sein du gouvernement se confirme au fil des remaniements. Le récent changement, opéré jeudi dernier, n’a fait qu’affirmer cette tendance. 

Ayant concerné une dizaine de départements ministériels, ce remaniement a carrément mis fin, notamment, à la présence des ministres affiliés au Front de libération nationale (FLN). Pour la première fois depuis au moins 20 ans, cette formation ne compte aucun membre dans le gouvernement. L’ex-parti unique, majoritaire à l’Assemblée populaire nationale (APN), sort de l’Exécutif, alors qu’il accaparait, notamment durant le long règne de Abdelaziz Bouteflika, l’écrasante majorité des portefeuilles ministériels. Fin d’une époque ? Peut-être. 

Le cas du FLN s’applique aussi à tous les partis de l’ancienne majorité présidentielle, en l’occurrence le RND et TAJ. Le premier garde, certes, un pied dans le gouvernement, avec la désignation de son secrétaire général (SG), Tayeb Zitouni, à la tête du ministère du Commerce, mais, c’est une présence symbolique en comparaison avec les départements dont il héritait par le passé. Pour le second, c’est le «bannissement». 

En dehors de l’ancienne alliance présidentielle, seuls deux partis figurent, mais toujours dans des départements de moindre influence, dans le gouvernement de Aïmene Benabderrahmane. Il s’agit du Front El Moustakbal, qui garde le ministère des Relations avec le Parlement, et du Mouvement El Bina, qui obtient, pour la première fois, deux portefeuilles. La mise à l’écart des partis politiques, du moins ceux qui avaient l’habitude d’intégrer le gouvernement, reste un fait qui nécessite analyse. 


MOINS DE PROFILS POLITIQUES


Pourquoi le président Tebboune ne compte-t-il pas sur les partis traditionnels dans la mise en œuvre de son programme ? La question ne lui a jamais été posée directement pour en connaître les raisons. Le chef de l’Etat semble vouloir faire plus confiance à des cadres de l’administration, dont beaucoup avaient déjà assumé différentes hautes responsabilités dans la hiérarchie de l’Etat. 

C’est ce qui explique, peut-être, cette nouvelle réorientation de sa stratégie avec les remaniements des gouvernements opérés depuis 2020. Dans le premier gouvernement de Abdelaziz Djerad, Abdelmadjid Tebboune avait élargi son horizon en nommant des ministres issus de diverses sensibilités politiques, particulièrement à ceux qui se sont affichés dans le hirak du 22 février 2019. Au fil du temps, la stratégie a changé et le cercle s’est rétréci. 


Le président Tebboune a opté pour des technocrates dans un souci, visiblement, d’efficacité dans la prise de décisions et leur application sur le terrain. Il semble convaincu qu’avec cette catégorie de cadres, le courant passe mieux et que les orientations sont mieux comprises. 

C’est ce qu’a, d’ailleurs, tenté d’expliquer la dépêche de l’agence APS de janvier dernier intitulée «Le Président en colère». L’article affirmait que le discours du chef de l’Etat et ses instructions sont «souvent mal interprétés», donnant suite à des mesures en contradiction avec l’objectif visé. 

 

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