Pour la direction du derby, le plus populaire et le plus sensationnel du pays, USMA-MCA, au programme de la 11e journée du championnat, il fallait désigner l’arbitre numéro 1 du moment. Pour plusieurs raisons évidentes.
Mustapha Ghorbal d’abord en forme fonctionnelle, expérimenté, calme et intransigeant. Il en a les automatismes et le mécanisme et est habitué à ce genre de match à caractère derby où l’obligation du résultat, l’émotion et l’engagement sont à leur paroxysme. Les accolades et sourires entre joueurs des deux clubs dans le tunnel et sur le terrain avant l’entame annonçaient une confrontation tout en flamme.
Dès le coup d’envoi, Ghorbal a marqué son territoire. Il était sur de bonnes bases pour réussir son match. Fidèle à sa démarche arbitrale flegmatique et imperturbable avec une présence physique impressionnante confortée par une gestuelle claire, il n’a permis à personne sur le terrain de contester avec véhémence ses décisions.
Sa proximité sur les actions et sa clairvoyance lui ont facilité l’analyse et la prise de décision. Il est vrai que l’indigence du jeu produit par les deux équipes en présence lui a facilité la direction du match. Sur l’aspect gestion disciplinaire du derby, le premier carton jaune pour contestation de décision du match fut brandi à la 6’ de jeu.
En dépit des provocations et palabres des joueurs des deux équipes qui trouvaient à redire, après chaque coup de sifflet, Ghorbal a gardé son calme et sa justesse décisionnelle pour ne pas emmener le match sur le terrain conflictuel. Au total, six cartons jaunes ont été brandis.
Car, même l’entraîneur de l’USMA, Garrido, a eu son carton jaune pour avoir exagéré dans la contestation avec gestes et paroles sur la main courante. Le technicien de l’USMA avait pleinement le droit de manager son équipe, mais pas le droit de contester tous les coups de sifflet de l’arbitre et les signalements des assistants.
Pourtant, à la 18’ de jeu, Djamel Benlamri du MCA, alors qu’il avait une opportunité d’amorcer un contre en profondeur, a mis le ballon en touche à l’effet de secourir un joueur de l’USMA (Benzaza).
A son tour, Ismail Belkacemi, pour la remise en jeu, répond à la politesse et remet le ballon à la défense du Mouloudia. Un geste de seigneurs.
C’était un échange spontané de fair-play exemplaire qui devait calmer les esprits chauffés à blanc pour s’appliquer à produire du beau jeu à la dimension de ce public merveilleux sur les gradins. Ghorbal a été obligé d’interrompre le jeu à trois reprises pour absence de visibilité sur le terrain de jeu provoquée par les fumigènes.
Pour ce 115 derby USMA-MCA, il n’y a eu ni but, ni penalty revendiqués, ni contestés, ni encore moins de litiges pour l’immortaliser. Le spectacle était attrayant et fantastique sur les gradins, pas sur le terrain.