C’est avec une profonde tristesse que le monde artistique, les interprètes et adeptes du chaâbi, ont appris le décès d’une icône de ce genre musical, le chanteur Djamel Megharia, à l’âge de 67 ans, suite à un malaise subi dans la nuit de vendredi
à samedi dans son domicile à Haï Nasr, dans la banlieue sud de Chlef, avant son évacuation vers l’hôpital de la ville.
La nouvelle s’est vite répandue sur les réseaux sociaux à une heure tardive de la nuit et les hommages et messages de condoléances à la famille et aux proches du disparu n’ont cessé d’affluer toute la journée du samedi.
Très émus, ceux qui l’ont connu et accompagné durant sa carrière artistique ont exprimé leur douleur d’avoir perdu un homme gentil, dévoué, généreux et connu de tous, surtout en tant que chanteur de chaâbi depuis les années 70 et aussi en sa qualité d’enseignant dans l’éducation nationale.
Il a été enterré samedi au cimetière de la ville de Chlef en présence d’une foule nombreuse composée de citoyens mais aussi d’artistes et chanteurs de différentes régions.
Tous ont tenu à rendre un vibrant hommage à la mémoire de celui qui fut l’un des premiers chanteurs de chaâbi à Chlef après l’indépendance du pays, avec le défunt Djelloul Moulfi.
Ce dernier était son enseignant de musique au centre culturel de la ville d’avant-séisme 1980, à la demande de son frère, Laïd Moulfi, qui n’était autre que le directeur de ce mythique établissement ayant formé une génération d’artistes.
Il sera aussi soutenu et encouragé par le grand Blaoui Houari lors de ses premiers enregistrements à la station régionale de la télévision d’Oran vers la fin de l’année 1979.
Il a également côtoyé des chanteurs de chaâbi de renom, comme Abdelkader Bendaamache, Abdelmadjid Meskoud et tant d’autres. Djamel Megharia était à la fois parolier, compositeur et interprète, dont l’une des premières chansons El Faita figurait parmi ses grands succès, alors qu’il n’avait que 23 ans.
Il participa également aux festivals du chaâbi organisés à l’époque à Alger, en compagnie de l’orchestre du groupe musical El Afrah de Chlef, créé en 1963 et dirigé par le défunt chanteur Djelloul Moulfi avec d’autres artistes de la ville. Il a continué de se produire sur scène devant ses fans dans diverses occasions jusqu’à sa mort.