Sur papier, le combat entre Al Ahly et l’ESS revient de facto aux Pharaons bien structurés et indomptables dans leur antre où l’ambiance est volcanique.
Une fois de plus, l’Entente de Sétif donne rendez-vous à l’histoire, drague les cimes du continent. Affectionnant les missions extrêmes, les gars de la capitale des hauts plateaux mettant entre parenthèses leurs rémunérations en veilleuse depuis plus de dix mois, vont taquiner le grand Ahly, l’autre pyramide du Caire.
Sur le papier, le combat est inégal, il revient de facto aux Pharaons bien structurés et indomptables dans leur antre où l’ambiance est volcanique. Déjouant faveurs et ferveurs des observateurs, l’ESS gagne le droit de disputer une quatrième demi-finale de Ligue des champions à la force des jarrets.
Né pour draguer les pinacles, l’Aigle noir planant sans kérosène, force le destin et revient au Caire où il voudrait refaire le mémorable coup du 6 novembre 1988. N’ayant pas l’armada et les moyens de l’adversaire, un abonné de la compétition, l’ESS se présentera en outsider. Un tel statut ne déplait aucunement aux Sétifiens mus par l’envie et le désir de défier l’ogre cairote.
L’avènement Novic, le coup d’éclat de Radès, ont le moins que l’on puisse dire relancé la machine et redonné espoir aux supporters qui n’oublient pas les frasques de la direction du club. Celle-ci n’a rien à voir dans cette embellie. Restons pragmatique, ce rayon de soleil ne doit pas obturer les écorcheurs d’une formation fonctionnant avec du «vent».
Indispensable pour les compétiteurs, la logistique pourrait probablement faire le bonheur des Egyptiens méfiants. La formation chère à Mahmoud El Khatib ne laisse rien au hasard. Ni le coach ni ses poulains n’ont l’intention de tenter la «glissade» de Rédha Djaïdi, le coach de l’ES Tunis. L’effet de surprise ne sera donc pas de mise ce soir au stade Essalem où pas moins de 20.000 spectateurs seront tous acquis à la cause de la citadelle rouge.
Les facteurs stade, public et atmosphère électrique pèseront dans la balance. Récupérant Djabou, Ziti et Djahnit, ménagés lors du dernier OM-ESS, le coach va sans nul doute miser sur la concentration, la gestion de l’effort et des temps forts de la partie.
Pour continuer l’aventure et aborder le deuxième round prévu à Alger au 5 Juillet, le 14 du mois, les Sétifiens devront résister, tempérer les ardeurs de leurs adversaires et faire les yeux doux aux aiguilles de la montre. Adepte du 4-4-2, le Serbe, connaissant bien les forces et faiblesses des Egyptiens, misera sur la prudence, le renforcement de l’entrejeu et la présence dans les duels.
D’autant plus que les partenaires de Soulia s’illustrent par un engagement physique des plus excessifs, parfois. La bataille des duels ainsi que la gestion du premier quart d’heure seront déterminantes.
N’ayant aucune obligation de faire le jeu, les partenaires de Khedaïria devront garder la tête froide, fermer les espaces et profiter du moindre empan pour surprendre leurs vis-à-vis, intraitables à la maison. «Le groupe est concentré et motivé. Le Ahly est favori. La position des parieurs nous arrange. Avec des joueurs expérimentés, le collectif a son mot à dire dans une confrontation à deux mi-temps. La mission ne sera pas facile, nous en sommes conscients», révèle à la page officielle du club, un Amir Karaoui confiant.
Des statistiques des plus éloquentes
Le début de la nouvelle aventure africaine a été laborieux et cahoteux pour le club phare de Ain Fouara. La pression des fans avides de nouvelles conquêtes a requinqué un groupe travaillant sans le strict minimum. Instinctivement, le onze sétifien tient à perpétuer la tradition et booster le compteur statistique. Eloquent, le compteur fait envie.
Ainsi, la confrontation Ahly-ESS sera pour les Sétifiens la 212e sortie internationale, dont 151 uniquement pour les compétitions africaines (LDC et Coupe de la CAF). Excusez du peu.
La participation à une compétition internationale est à la fois une tradition, une obligation et la marque de fabrique de l’ES Sétif qui a besoin d’un parrainage et d’un véritable mode de gestion.
Un voyage pour la famille et les amis…
Les Sétifiens ont fait le déplacement du Caire à bord d’un avion spécial. Parti de l’aéroport du 8 Mai 1945 de Sétif, le module est à la charge de l’Etat Algérien. Constituée de 45 personnes dont 22 joueurs, la délégation officielle a été accompagnée par plus de 40 «amis» et membres de la «famille» voyageant aux frais de la princesse.
Ayant inscrit le but (84’) de la qualification en phase de poules de la LDC, Darfalou (blessé ou pas) reste à la maison. Il en est de même pour les autres jeunes tels Dali, Fellahi, Ouassa, Biaz ainsi que Benbelaid, contraints de suivre le big match sur le petit écran.