L’armée d’occupation israélienne a commis hier de nouveaux massacres : Ghaza sous un déluge de bombes

03/12/2023 mis à jour: 06:01
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Photo : D. R.

Plus de 400 points, situés dans la Bande de Ghaza, ont été pris pour cible par les forces d’occupation israéliennes durant la journée d’hier, faisant 260 morts et 650 blessés. Le plus grand massacre a été commis au nord de la Bande, plus exactement dans le camp des réfugiés de Jabaliya, avec plus de 100 civils tués et des centaines d’autres blessés. Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé hier à Londres et Paris pour dénoncer la reprise des massacres dans l’enclave palestinienne et réclamer un cessez-le-feu durable.

Les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi hier leur agression barbare contre la Bande de Ghaza. Les raids aériens ont été intensifiés aussi bien au nord qu’au sud de cette enclave palestinienne, au deuxième jour de la reprise des hostilités, après la fin de la trêve humanitaire d’une semaine, qui a permis un échange de prisonniers entre la résistance palestinienne et le gouvernement Netanyahu.

Plus de 400 endroits situés dans ce territoire palestinien de 360 km2 ont été pris pour cible par des centaines de missiles et d’obus tirés par l’armée de l’occupation. Le gouvernement Netanyahu nargue ainsi le monde entier en décidant de reprendre le pilonnage de Ghaza, au moment où les appels pour un cessez-le-feu durable se font de plus en plus nombreux.

Ce gouvernement extrémiste ignore également les appels de son principal soutien, à savoir les Etats-Unis, qui l’ont mis en garde, il y a quelques jours, contre de nouveaux massacres de civils, notamment au sud de l’enclave palestinienne. Et c’est justement la région de Khan Younès, au sud de Ghaza, qui a été la principale cible de cette nouvelle série de bombardements meurtriers.

Au moins 50 bombes ont été larguées sur cette petite ville, qui a constitué, durant la première phase de l’agression israélienne, une sorte de refuge pour des dizaines de milliers déplacés du nord de Ghaza.

Des dizaines de morts et de blessés ont été recensés. Mais le plus grand massacre a été commis au nord de la Bande, plus exactement dans le camp de réfugiés de Jabaliya. Plus de 100 civils palestiniens ont péri dans d’intenses bombardements. Cela sans compter le nombre de blessés et de corps ensevelis sous les décombres.

Les avions de guerre et l’artillerie de l’occupation israélienne ont également pris pour cible les quartiers d’Al Shuja’iya, Al Tuffah, Al Zaytoun, Al Sabra, Cheikh Radwan et Tal Al Hawa, au centre et à l’est de Ghaza.

Selon l’agence palestinienne Wafa, des dizaines de corps sans vie, éparpillés, jonchaient les rues de ces localités et il n’y avait plus personne pour les récupérer à cause de la violence des bombardements continus sur la ville. Selon des témoins cités par le même média, «l’endroit bombardé par l’occupation dans le quartier d’Al Shujaiya, à l’est de Ghaza, abritait au moins 1000 personnes, ce qui a fait des dizaines de morts et de blessés».

Équipes médicales ciblées

Les environs de l’hôpital Kamal Adawan, dans le nord de la Bande, ont été également pilonnés. Toujours dans la même zone, un bloc immobilier résidentiel à Beit Lahia a été bombardé. Des dizaines de morts et de blessés ont été signalés.

Mêmes scènes apocalyptiques ont été vécues dans d’autres quartiers du centre de la Bande, tels que le camp d’Al Maghazi, où des dizaines de blessés ont été transférés à l’hôpital Shuhadaa Al Aqsa.

L’aviation de l’occupation a même ciblé des équipes médicales qui tentaient d’extraire des morts et des blessés de dessous les décombres d’un pâté de maisons de la partie centrale de la Bande de Ghaza. Selon le ministère de la Santé, les forces de l’occupation ont tué plus de 240 personnes et blessé 650 autres durant les dernières 24 heures. Le bilan risque de s’alourdir.

Depuis la fin de la trêve humanitaire vendredi matin, il s’est élevé à plus de 200 morts et des centaines de blessés. L’agression israélienne contre la Bande de Ghaza, qui a commencé le 7 octobre dernier, a fait plus de 15 000 morts, dont 6150 enfants et plus de 4000 femmes.

A ceux-là s’ajoutent plus de 37 000 blessés, dont des milliers sont dans un état grave. Ce nouveau cycle de massacres contre la population de Ghaza a fait réagir l’Organisation des Nations unies. En effet, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a alerté sur le fait qu’il n’y avait «plus aucun endroit sûr pour les habitants de la Bande de Ghaza».

«Un grand nombre de personnes ont été tuées ou blessées en quelques heures aujourd’hui. Les familles ont de nouveau reçu l’ordre d’évacuer et les espoirs se sont effondrés», a-t-il regretté, affirmant que les habitants de cette enclave palestinienne, qu’ils soient femmes, enfants ou personnes âgées, vivent dans l’horreur et la terreur.

Manifs à Paris et à Londres

Les manifestations dénonçant la poursuite de l’agression israélienne contre Ghaza se poursuivent à travers le monde. Hier encore, des milliers de personnes ont battu le pavé à Paris pour réclamer «un cessez-le-feu durable» dans la Bande de Ghaza, appelant ainsi à mettre fin au «génocide» dans cette enclave palestinienne.

«Nous sommes tous des enfants, des enfants de Ghaza», scandaient les manifestants. Jean-Luc Mélenchon, président de La France insoumise, faisait partie des manifestants. Connu pour son soutien à la cause palestinienne, Mélenchon a vivement dénoncé la reprise des bombardements sur Ghaza, estimant que cela représente «tous les indices d’une volonté génocidaire».

En Grande-Bretagne, plusieurs manifestations ont eu lieu à Londres et dans d’autres villes du pays, comme Manchester. Comme à Paris, les manifestants ont appelé à faire taire les armes, dénonçant le massacre d’une population sans défense.

Ces manifestations interviennent au moment où les forces d’occupation israéliennes envisagent une nouvelle opération d’une plus grande envergure qui risque ainsi d’accentuer le nombre de morts dans cette enclave de 2,3 millions d’habitants, complètement exsangue.

Selon The New York Times, Israël se prépare à lancer une opération de haute intensité dans les semaines à venir. Citant un haut responsable israélien, ce journal américain a indiqué que «la prochaine phase de la guerre n’aura pas de fin ouverte et que l’administration du président Joe Biden est satisfaite de la compatibilité des plans d’Israël avec sa mise en garde contre le massacre de civils».

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé, hier encore, la poursuite des massacres de populations civiles à Ghaza et en Cisjordanie. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère a appelé dans ce contexte à «une intervention internationale immédiate pour réaliser un cessez-le-feu et arrêter la guerre menée par Israël contre la Bande de Ghaza».

Il a également demandé à la communauté internationale de réagir pour «imposer des sanctions internationales contre les milices des colons extrémistes qui commettent des crimes contre les civils palestiniens, leurs terres, leurs propriétés et leurs lieux saints, ainsi que punir les responsables de ces crimes et des cas de violence en Cisjordanie occupée». Il a estimé que l’échec des solutions militaires et sécuritaires exige aujourd’hui «un courage international pour ouvrir une voie politique afin de trouver une solution négociée à la question palestinienne».


 


 

 

 

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