L’ambassadeur Riyad Mansour a relancé la procédure d’admission : Nouvelle requête de la Palestine pour devenir membre de l’ONU

04/04/2024 mis à jour: 01:01
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Riyad Mansour, ambassadeur palestinien à l’ONU - Photo : D. R.

Proclamé officiellement à Alger en 1988, il a fallu attendre l’année 2012 pour que l’Etat de Palestine accède au statut d’observateur au sein de l’ONU. Et malgré le fait qu’il soit reconnu par 140 pays sur les 193 qui siègent à l’Assemblée générale des Nations unies, il n’est toujours pas admis comme membre à part entière de l’ONU.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a déposé mardi 2 avril une demande officielle auprès du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, afin de permettre l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU. Il faut savoir que la Palestine n’a jusqu’à présent qu’un statut d’«observateur non membre» de l’ONU, statut qu’elle a obtenu le 29 novembre 2012.

La date du 29 novembre fait écho à celle du 29 novembre 1947, soit le jour où l’Assemblée générale des Nations unies avait approuvé le plan de partage de la Palestine. Le 29 novembre évoque par ailleurs la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, qui a été instituée par l’ONU en 1977.

L’Etat palestinien a été officiellement proclamé le 15 novembre 1988 à Alger, et l’Algérie fut le premier pays à le reconnaître. Mais il a fallu attendre septembre 2011, soit 23 ans plus tard, pour que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, engage une procédure d’admission de la Palestine à l’ONU.

La même année, la Palestine est reconnue membre de l’Unesco. Et en 2012, elle obtient donc, comme nous le disions, le statut de pays observateur. A l’heure actuelle, quelque 140 pays reconnaissent l’Etat palestinien sur les 193 membres de l’ONU. Malgré cette large reconnaissance internationale, la Palestine n’est toujours pas un pays membre à part entière des Nations unies.

A la faveur de l’élan de solidarité affiché à l’égard des Palestiniens suite aux boucheries israéliennes commises pendant six mois à Ghaza, l’Autorité palestinienne a jugé le moment opportun pour relancer la procédure de demande d’admission à l’ONU. Une requête d’autant plus légitime que de plus en plus de pays se disent désormais favorables à la solution à deux Etats.

Selon l’AFP, Riyad Mansour a adressé un courrier officiel dans ce sens, ce mardi, au secrétaire général de l’ONU qui, à son tour, l’a transmis au Conseil de sécurité. Riyad Mansour a précisé dans sa lettre que cette procédure a été lancée «à la demande des dirigeants palestiniens», en exprimant le souhait que le Conseil de sécurité examine la requête courant avril.

Le choix du timing est lié au fait que le Conseil de sécurité tiendra une réunion le 18 avril consacrée à la situation au Proche-Orient. «La lettre a été reçue (…) et nous allons tenir des consultations bilatérales pour décider de la voie à suivre», a déclaré la présidence du Conseil de sécurité. C’est la République de Malte qui préside le Conseil de sécurité en ce mois d’avril, représentée par son ambassadrice Vanessa Frazier. «Les Palestiniens ont reçu mardi le ‘‘soutien’’ des représentants, notamment des pays arabes et de l’Organisation de la coopération islamique», rapporte l’AFP.

Il ne faut aucun veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité

«C’est la communauté internationale qui a décidé de créer deux Etats en Palestine en 1947. C’est le devoir de la communauté internationale, aux côtés du peuple palestinien, de terminer cette démarche en admettant la Palestine comme Etat membre», plaidait M. Mansour en février dernier. «Nous mobilisons le plus de pays possible pour nous soutenir dans cet effort, et nous espérons que le Conseil de sécurité agira en avril», est-il revenu à la charge en mars.

Pour devenir membre à part entière de l’ONU, une procédure assez complexe a été mise en place par le système des Nations unies. «Conformément à la Charte des Nations unies, peuvent devenir membres de l’ONU tous (les) Etats pacifiques qui acceptent les obligations de la (…) Charte et, au jugement de l’Organisation, sont capables de les remplir», indique un document de l’ONU.

Et d’ajouter : «C’est l’Assemblée générale, sur recommandation du Conseil de sécurité, qui décide d’admettre des Etats candidats à l’adhésion.» Détaillant les étapes à suivre, le document explique : «L’Etat présente une demande au secrétaire général, accompagnée d’une lettre dans laquelle il déclare officiellement accepter les obligations de la Charte des Nations unies.

Le Conseil de sécurité examine sa demande. Toute recommandation en faveur de son admission doit faire l’objet d’un vote favorable de 9 des 15 membres du Conseil, dont celui de l’ensemble de ses cinq membres permanents (Chine, France, Etats-Unis d’Amérique, Fédération de Russie et Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord).

Si le Conseil recommande l’admission du candidat, sa recommandation est soumise à l’examen de l’Assemblée générale. Un vote favorable de l’Assemblée à la majorité des deux tiers est nécessaire pour admettre un nouvel Etat dans l’Organisation. L’adhésion prend effet le jour où la résolution correspondante est adoptée.»

D’aucuns estiment que la demande palestinienne risque de connaître le même sort que celle de 2011 en raison d’un fort probable veto américain. «En 2011, l’Autorité palestinienne avait lancé cette procédure, mais elle n’était jamais allée à son terme : Barack Obama avait menacé d’y opposer son veto, arguant que la solution à deux Etats devait être négociée entre elle et Israël», note RFI sur son site officiel.

Lors de son allocution après le vote d’une résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu à Ghaza le 25 mars dernier, notre ambassadeur à l’ONU, Amar Bendjama, avait affirmé que l’Algérie, qui a joué un rôle-clé dans l’adoption de cette résolution, reviendra bientôt à la charge «pour saisir une nouvelle fois le Conseil de sécurité jusqu’à ce que l’Etat de Palestine accède à la place naturelle qui lui sied en tant que pays souverain et membre de plein droit des Nations unies». 
 

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