L’Algérie est le 13e pays qui a officiellement demandé à rejoindre le groupe des BRICS, suite à la décision de ce quintet, composé du Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et de l’Afrique du Sud, d’autoriser l’entrée à de nouveaux membres.
La Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil soutiennent l’adhésion de l’Algérie. La demande d’adhésion devrait être tranchée cet été. Quels avantages pourraient tirer l’Algérie en rejoignant cette alliance ? Le nouvel ordre mondial émergent offrira-t-il une opportunité à l’Algérie pour conclure de nouveaux accords équilibrés ?
Alors que le monde se divise en deux nouveaux blocs, l’ancienne grande stratégie de non-alignement réapparaît. Et cette fois-ci, la montée en puissance de la Chine permettra-t-elle au nouveau bloc contre-hégémonique des Etats-Unis d’être avantageux aux pays en développement ?
Etant un des pays partisans de l’orchestration des mouvements de non-alignement, l’Algérie peut-elle profiter de cette nouvelle force d’attraction que sont les BRICS pour rééquilibrer ses rapports avec les deux grands blocs concurrents, notre pays étant déjà signataire d’importants accords de coopération avec les Etats-Unis et son alliée l’Union européenne ?
Plus concrètement, l’axe sino-russe, qui constitue le moteur des BRICS, peut-il permettre à l’Algérie de mieux bénéficier d’un renforcement de la coopération économique, géopolitique et surtout d’un transfert de technologies de la part de ces géants émergents avec lesquels elle entretient déjà d’excellents rapports ?
La coopération mutuelle sera-t-elle renforcée à travers des investissements dans le domaine des transferts de technologies, pour donner ainsi de la substance nécessaire à l’établissement d’un partenariat synergique ? Il n’est pas étonnant que l’Algérie, au même titre que les autres pays en voie de développement, adopte une position de non-alignement pour s’assurer un accès à ces mêmes technologies clés susceptibles d’alimenter sa croissance.
Une position non alignée sert mieux l’intérêt national. En contrepartie, l’Algérie peut assurer des exportations d’hydrocarbures vers ses partenaires des BRICS, qui cherchent à sécuriser l’accès aux ressources (Chine, Inde). L’Algérie regorge de matières premières indispensables au développement des économies émergentes. C’est l’une des raisons pour lesquelles les géants émergents s’intéressent à elle.
Autre question autour de l’adhésion aux BRICS : la création d’une monnaie de réserve alternative au dollar au sein de ce groupe de pays émergents pourrait-elle profiter à l’Algérie ? La création d’une banque d’investissement des BRICS constitue une opportunité pour les BRICS de s’émanciper des Etats-Unis.
La mise en place une banque supranationale, la New Development Bank (NDB), qui finance des prêts d’infrastructure, offre des mécanismes de prêt alternatifs aux structures du FMI et de la Banque mondiale, que les membres perçoivent comme étant dépendant des Etats-Unis.
Les actions de la NDB sont à parts égales entre les membres des BRICS qui refusent un monde unipolaire. Les BRICS veulent ainsi élaborer entre eux des mécanismes alternatifs de transferts monétaires internationaux et une devise internationale de réserve pour réduire la dépendance vis-à-vis du dollar.