L’AIE prévoit une hausse de la demande et une baisse des stocks : Vers un pétrole cher d'ici la fin 2023

12/08/2023 mis à jour: 15:30
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L’alliance Opep+ avait prolongé en juin dernier ses réductions de production jusqu’en 2024

Les prix du pétrole suivront une courbe haussière d’ici la fin de l’année, prévoit, dans son rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Selon ses prévisions livrées hier, la réduction de l’offre de l’OPEP et l’augmentation du niveau de la demande «vont éroder les stocks pour le reste de l’année et donc faire grimper les prix». 

Une tendance qui se maintiendra avant que «des vents économiques contraires ne limitent la croissance de la demande mondiale en 2024». 

Les prix du pétrole sont actuellement à des niveaux élevés avec plus de 88 dollars le baril de Brent, soit à son plus haut depuis janvier de l’année en cours. L’AIE estime que le niveau des stocks pourrait diminuer de 2,2 millions de barils par jour au troisième trimestre de 2023 et de 1,2 mbpj au quatrième trimestre. «La réduction plus importante de l’offre de l’Opep+ s’est conjuguée avec l’amélioration du sentiment macroéconomique et à une demande mondiale de pétrole qui n’a jamais été aussi élevée», note le rapport de l’AIE. 

Pour rappel, l’alliance Opep+ avait prolongé en juin dernier ses réductions de production jusqu’en 2024. Une décision qui, selon l’AIE, a réduit l’offre de pétrole de 0,91 mbpj, fortement du fait de la réduction de l’offre saoudienne (1,2 mbpj), alors que l’offre russe est restée stable avec 7,3 mbpj en juillet. Selon la même agence, le niveau de la demande mondiale de pétrole en 2023 s’achemine vers un record jamais enregistré avec pas moins de 102,2 millions de barils. 

La demande pourrait même connaître de nouveaux pics, précise l’AIE. «La demande mondiale de pétrole atteint des sommets record, stimulée par les voyages aériens estivaux, l’utilisation accrue de pétrole dans la production d’électricité et la montée en flèche de l’activité pétrochimique chinoise», souligne le rapport. 

La Chine est au top des pays boostant la demande de pétrole avec plus de 70%. Le même rapport de l’AIE s’attend, par ailleurs, à une baisse de la croissance de la demande en 2024 et devrait atteindre 1mbp, et ce, «en raison des conditions macroéconomiques moroses, d’une reprise post-pandémique qui s’essouffle et de l’utilisation croissante de véhicules électriques». 

Le rapport explique qu’avec «le rebond post-pandémique largement terminé et alors que de multiples vents contraires remettent en cause les perspectives de l’OCDE, la croissance de la consommation de pétrole ralentira sensiblement». Une projection qui contraste avec les attentes des membres de l’OPEP, qui, dans leur dernière prévision, prévoient une demande de pétrole en hausse de 2,25 mbpj en 2024. L’AIE quant à elle justifie sa lecture par «les perspectives économiques mondiales restant obscurcies par la flambée des taux d’intérêt et le resserrement du crédit bancaire, qui pèse sur les entreprises qui doivent déjà faire face à une production et des échanges en ralentissement». 

L’OPEP et l’AIE s’accordent dans leurs projections en ce qui concerne l’année 2023 avec une estimation de hausse de la demande à hauteur de 2,2 mbpj pour l’AIE contre 2,44 mbpj pour l’OPEP.  

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