Les marchés mondiaux du gaz naturel devraient rester tendus en 2025, avec une demande continuant d’augmenter et une offre plus lente qu’avant la pandémie et la crise énergétique.
C’est ce que révèle un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en alertant que l’arrêt du transit du gaz russe par l’Ukraine pourrait accentuer les pressions à court terme sur le marché du GNL. L’AIE considère que l’équilibre gazier mondial est resté fragile malgré l’évolution des marchés vers un rééquilibrage progressif l’année dernière, après le choc de l’offre provoqué par la guerre en Ukraine.
L’Agence indique qu’en 2024, la croissance rapide des marchés asiatiques a tiré la demande mondiale vers une augmentation de 2,8%, soit 115 milliards de mètres cubes, un niveau nettement supérieur au taux de croissance moyen de 2% enregistré entre 2010 et 2020. L’offre est restée sous tension avec une croissance inférieure à la moyenne de la production de gaz naturel liquéfié, concomitamment à des événements météorologiques extrêmes.
Appel à une plus grande coopération
«Une dynamique similaire devrait persister en 2025 avant l’arrivée d’une vague de nouvelles capacités d’exportation de GNL, menées par les Etats-Unis et le Qatar, qui devraient être mises en service au cours de la seconde moitié de cette décennie», précise le rapport de l’AIE.
L’Europe, et même si le risque d’approvisionnement ne se posera pas de manière imminente après l’arrêt du transit du gaz russe depuis le 1er janvier, devrait accroître les importations de GNL, «ce qui resserrera davantage les fondamentaux du marché mondial en 2025». L’AIE estime que la vulnérabilité de la Moldavie est nettement plus grande que celle de l’UE et «appelle à une plus grande coopération internationale pour renforcer la sécurité de l’approvisionnement en gaz».
Si la coopération internationale s’est développée depuis le début de la crise énergétique, indique l’Agence, «les producteurs et les consommateurs responsables doivent redoubler d’efforts pour renforcer l’architecture d’un approvisionnement en gaz sûr et sécurisé à l’échelle mondiale».
La croissance de la demande mondiale devrait, selon la même source, passer sous la barre des 2% cette année, soutenue par les marchés asiatiques qui aspireraient plus de la moitié de l’augmentation de la demande mondiale de gaz. L’AIE organisera en avril prochain, au Royaume-Uni, un sommet international sur l’avenir de la sécurité énergétique. La question des risques traditionnels et émergents liés à la sécurité énergétique, y compris pour le gaz naturel, sera au cœur des débats de ce sommet.