L’Afrique, un continent convoité par les grandes puissances

29/07/2023 mis à jour: 07:55
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La Russie va offrir des dizaines de milliers de tonnes de céréales à six pays africains. L’annonce a été faite par le président Vladimir Poutine, à l’ouverture, jeudi 27 juillet,  du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg. 

Ce don de céréales pour le Burkina Faso, le Zimbabwe, le Mali, la Somalie, la République centrafricaine et l’Érythrée n’est qu’une promesse parmi tant d’autres que le chef du Kremlin a faites lors de ce sommet, deuxième du genre après celui tenu à Sotchi en 2019.

La «générosité» dont fait preuve la Russie envers certains de ses alliés africains en dit long sur son ambition de revenir en force et de se frayer une place de choix dans ce continent de plus en plus convoité par les grandes puissances.

En effet, le pays de Vladimir Poutine n’est pas seul à vouloir étendre son influence dans le continent noir. D’autres acteurs majeurs s’échinent, par divers moyens et instruments, à protéger leurs intérêts et à renforcer leur présence en Afrique. 

C’est le cas de la Chine, de l’Inde, des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Turquie, de la Corée du Sud, du Japon, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de la Grande-Bretagne.

Fortement implantée en Afrique, la Chine a créé en 2000 le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), qui vise à renforcer davantage sa «coopération amicale» avec les pays africains.

Comme la Russie, la Chine met toujours en avant le respect des souverainetés nationales. Aujourd’hui, la Chine est le premier investisseur en Afrique et l’un des principaux fournisseurs de matériel militaire pour les armées africaines, juste derrière la Russie.

Les Etats-Unis d’Amérique tentent, de leur côté, de rattraper leur retard en organisant en décembre 2022 leur deuxième sommet avec les pays africains. 

Pour reconquérir les espaces perdus notamment sous le règne de Donald Trump, la maison blanche a débloqué  2,5 milliards de dollars pour lutter contre l’insécurité alimentaire en Afrique, 75 millions de dollars pour renforcer les institutions démocratiques et 100 millions de dollars en assistance sécuritaire.

La France, qui cherche à maintenir son influence dans ses anciennes colonies, organise régulièrement, elle aussi, des sommets de ce genre. Plus discrète, l’Allemagne n’est pas à la marge de cette guerre d’influences que se livrent les grandes puissances en Afrique.

C’est ainsi que cette première puissance économique d’Europe a lancé le Pacte avec l’Afrique en 2017 pour aider à encourager les investissements privés sur le continent. L’Italie, qui dit avoir toujours regardé le continent africain avec une vision non européenne, se prépare de son côté à réunir les 5 et 6 novembre prochain dans un nouveau sommet à Rome les dirigeants africains.

Ainsi, ces derniers sont régulièrement invités à des sommets qui ont pour thème l’Afrique. Et la dégradation des relations entre les grandes puissances ne fait qu’accentuer cet intérêt pour ce continent, riche en ressources naturelles.

En effet, l’Afrique, qui compte 54 voix à l’ONU, représente plus de 8% des réserves pétrolières mondiales, 7% de l’or, 53% des diamants et plus de 75% du platine.

Et ce n’est pas tout. Elle abrite de nombreux gisements de terres rares et dispose de la plus grande réserve mondiale de terres arables, non cultivées (plus de 60%), qui suscitent la convoitise de plusieurs pays.

L’Afrique intéresse également les grandes puissances en raison de la place capitale qu’elle occupe dans les politiques sécuritaires visant à contrer la menace croissante du terrorisme dont le continent est la principale victime.

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