Sur fond d’une confluence de tensions géopolitiques, notamment depuis l’éclatement du conflit armé en Ukraine, l’Europe se tourne vers l’Afrique pour sécuriser une partie de ses approvisionnements en énergie.
Le continent africain est courtisé par l’Europe pour la fourniture en gaz, mais aussi désormais pour l’hydrogène vert.
Cette ressource verte, qui fait l'objet d'un grand engouement en Europe, pourrait devenir une nouvelle industrie de premier plan dans laquelle l’Afrique dispose d'un avantage comparatif indéniable. L’Europe s’intéresse à l’hydrogène vert, car cette énergie renouvelable recèle un important potentiel pour la transition énergétique, dans des secteurs difficiles à décarboner, à l’image de l’industrie, le transport poids lourds ou encore le trafic aérien.
L'hydrogène peut être utilisé comme combustible pour des véhicules, produire de l’électricité ou encore fournir de la chaleur.
Cette énergie pourrait jouer un rôle principal dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone. Le continent africain entend profiter de ses abondantes ressources solaires et éoliennes pour produire de l'hydrogène vert à un coût compétitif et se positionner comme un pôle mondial d'énergies renouvelables.
L’Afrique est l’une des principales régions du monde disposant du meilleur potentiel de production de l’hydrogène vert à des coûts compétitifs.
De nombreux pays africains tissent un lien fort avec l’Allemagne à la fois en tant que fournisseur de technologie et en tant qu’acheteur potentiel d’énergie verte. C’est le cas de l'Algérie qui prévoit d’investir près de 25 milliards de dollars dans la production d’hydrogène vert.
Quatre projets expérimentaux pour la production d’hydrogène vert devraient être lancés cette année. Un premier projet est lancé pour l’exportation de cette énergie vers l'Allemagne.
C’est un projet expérimental d’une usine de 50 mégawatts qui devrait être réalisé à Arzew. Sonatrach et la société allemande VNG qui viennent de parapher un contrat d’approvisionnement en gaz fossile de l’Allemagne, soulignent un énorme potentiel d’extension de cette coopération à la filière de l'hydrogène.
L’Italie, l’Allemagne et l’Autriche ont uni leurs efforts pour cofinancer un corridor de plus de 3000 km qui transportera de l’hydrogène renouvelable à un coût compétitif de l’Afrique du Nord vers l’Europe.
Rome et Alger ont récemment conclu de nombreux accords portant sur la fourniture d’électricité, le développement de l’hydrogène vert et le renforcement des livraisons de gaz.
En Mauritanie, un consortium mené par l’allemand Conjuncta investira 34 milliards de dollars dans un projet d’hydrogène vert. L’Allemagne et l’Afrique du Sud viennent de signer un protocole d’accord visant à développer la coopération sur l’hydrogène vert.
L’Afrique du Sud tisse aussi des liens de coopération avec le Japon et lance un fonds d'un milliard de dollars pour la production d'hydrogène vert et son exportation vers les Pays-Bas et le Danemark.
La Namibie a, quant à elle, signé, en juin dernier, un accord avec le consortium franco-allemand Hyphen Hydrogen Energy et d’autres partenaires pour la production d’hydrogène vert dans le pays, pour un investissement estimé à 10 milliards de dollars.
Tous ces projets suggèrent que l’industrie de l'hydrogène en Afrique devrait enregistrer une croissance exponentielle au cours des prochaines années.