Face à la forte concurrence de la Chine qui s’impose comme le premier partenaire économique de l'Afrique depuis une décennie, les Etats-Unis veulent augmenter leurs investissements sur le continent africain.
Après la conclusion d’accords de partenariat commerciaux d’une valeur de 55 milliards de dollars sur trois ans avec le continent africain, lors du sommet Etats-Unis – Afrique qui s’est tenu à Washington, il y a près d’une année, le forum dit «Agoa», qui vient de se tenir en Afrique du Sud, vise à reconduire l’accord de libre-échange américain avec les pays d’Afrique subsaharienne. Cet accord permet depuis 23 ans aux 35 pays d’Afrique subsaharienne éligibles d’accéder à des exemptions de tarifs douaniers sur 6800 produits exportés vers les Etats-Unis.
Sur le plan diplomatique, le point commun entre les Etats-Unis et la Chine, c’est qu’ils se disent «favorables à l’admission de l’Union africaine comme membre permanent du G20 et au fait que des pays africains deviennent membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU».
Historiquement, les Etats-Unis et la Chine ont aussi en commun le fait qu’ils ont soutenu les processus de décolonisation des pays africains. En internationalisant la question coloniale à travers l'ONU, vers la fin des années 1950, les Américains ont donné une impulsion décisive au mouvement de décolonisation en Afrique. C’est le cas notamment de leur précieux soutien apporté pour l’indépendance de l’Algérie.
Dans un discours prononcé en 1957 devant le Sénat américain, l’ancien président John Fitzgerald Kennedy, qui était sénateur, a demandé au gouvernement américain d'user de son influence pour aboutir à l'indépendance de l'Algérie. Une place publique et une plaque commémorative portent le nom Kennedy à El Biar, sur les hauteurs d’Alger. Il est également prévu qu’une école supérieure portera le nom de Kennedy à Oran. De récents contrats de partenariat algéro-américains ont été signés dans divers domaines, à l’image de l’énergie, l’agriculture...
De son côté, la Chine, qui entretient de forts liens avec l’Afrique dans le cadre du Forum pour la coopération (Focac), reste de loin le leader en matière d’investissements. Pékin a encore investi plus de 1,8 milliard de dollars sur le continent au premier semestre 2023, selon le ministère chinois du Commerce, soit une croissance de 4,4% sur un an. Les entreprises chinoises ont diversifié leurs investissements, ne s’en tenant plus seulement aux secteurs minier et manufacturier, mais ciblant le numérique, la santé et les énergies.
Selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les échanges entre l’Afrique et la Chine ont atteint 263,3 milliards de dollars en 2022, soit une hausse de 14,8% sur un an. De nombreux grands projets ont été réalisés, au cours de la dernière décennie, dans le cadre de l'Initiative «La Ceinture et la Route» entre la Chine et l'Afrique
Les partenariats entre la Chine et l’Algérie, qui sont liées, depuis 9 ans, par un accord de partenariat stratégique global et l'initiative de la Nouvelle Route de la soie, sont en hausse notamment dans le secteur du gaz, du BTP, du phosphate et de la pétrochimie. Dans le domaine du rail, un pharaonique projet de construction de réseaux ferroviaires totalisant 6000 km est annoncé en partenariat avec des entreprises chinoises.