La visite du chef de la diplomatie espagnole en Algérie renvoyée sine die : Les raisons d’un report

13/02/2024 mis à jour: 00:43
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Photo : D. R.

Cette visite, qui devait être la première du genre depuis le début de la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne, était perçue comme une étape permettant aux deux pays de tourner la page.

La visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à Alger, prévue pour hier, n’a finalement pas eu lieu. Elle a été renvoyée à la dernière minute, ouvrant ainsi la voie à des spéculations et des interprétations en tout genre.

Que s’est-il passé ? Pourquoi le rendez-vous a-t-il été ajourné ? Selon des sources bien informées, «cette visite était en préparation jusqu’au début de la soirée de dimanche dernier». «Une délégation espagnole était même venue spécialement de Madrid pour finaliser ce processus préparatoire de la visite», assure notre source.

Elle a été, rappelons-le, annoncée, jeudi dernier, par le ministère espagnol des Affaires étrangères sur son site internet, affirmant que «José Manuel Albares se rendra en Algérie à l’invitation de son homologue algérien, Ahmed Attaf».

Du côté algérien, il n’y a par contre eu aucun commentaire. «C’est précisément parce que cette préparation de la visite était toujours en cours que l’Algérie s’est abstenue d’annoncer officiellement la visite, à Alger, du chef de la diplomatie espagnole», explique la même source. Finalement, ajoute-t-on, «ce processus préparatoire n’a pas été concluant et la visite n’a pas pu se réaliser à la date que les deux parties avaient envisagée».

Quels sont les points de divergence ? S’agit-il d’une annulation pure et simple de la visite ? Notre source ne fournit pas de détails. 
Du côté espagnol, au moins deux versions ont été avancées pour expliquer ce report. La première est officielle.

Elle vient de la diplomatie espagnole, qui a indiqué, dimanche dernier, que «la visite de José Manuel Albares a été annulée pour des raisons de calendrier, du côté algérien». Mais elle ne donne pas plus d’explication.

La seconde raison est mise en avant par la presse espagnole. Ainsi, le journal El Confidencial affirme que «Albares a décidé de reporter son déplacement à Alger après avoir su qu’il ne sera pas reçu par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune». Pour sa part, El Mundo considère l’annulation de ce voyage comme «un revers pour la diplomatie espagnole».

Car, estime le quotidien, cette visite devait «acter la normalisation totale des relations après leur rupture il y a plus de deux ans». Il rappelle même que «des sources diplomatiques ibériques ont qualifié cette visite de succès diplomatique» qui met fin à «la plus grande crise diplomatique à laquelle Pedro Sánchez a été confronté».

Cette visite, qui devait être la première du genre depuis le début de la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne, était perçue comme une étape permettant aux deux pays de tourner la page. Depuis le mois de novembre 2023, des gestes ont été accomplis dans ce sens. Il y a d’abord eu la nomination du nouvel ambassadeur d’Algérie à Madrid, en l’occurrence Abdelfetah Deghmoum.

Ce dernier a repris ce poste qui était resté vacant depuis le rappel, en mars 2022, de l’ancien ambassadeur, Saïd Moussi, en guise de protestation d’Alger contre «le revirement de la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental et son alignement sur la thèse marocaine».

Ce début de réchauffement était encouragé par le changement, selon le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, «à 180 degrés» de la position du gouvernement espagnol sur la question sahraouie». Ahmed Attaf a cité, dans une interview à la chaîne qatarie Al Jazeera, le discours prononcé, en septembre 2023, par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Ce pas politique est suivi, depuis le mois de janvier dernier, par une levée partielle de l’interdiction des importations de produits espagnols. La mesure, citée dans une note de l’ABEF, était, cependant, limitée aux intrants de la filière avicole. Les observateurs s’attendaient alors à une accélération du processus pour un retour à la normale dans les relations algéro-espagnoles à l’occasion de la visite de José Manuel Albares. 

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