La vie plus forte que la mort

08/03/2025 mis à jour: 17:29
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Rarement le monde n’a connu un monstre sans pitié pour l’espèce humaine, sans foi ni loi, qui piétine ses citoyens alors qu’il est déjà poursuivi pour crimes contre l’humanité. Il s’agit bien entendu du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, qui vient à nouveau d’interdire l’accès des aliments, de l’eau et des médicaments aux habitants de Ghaza en plein mois de Ramadhan, et qui viennent à peine de sortir d’une campagne d’extermination déclenchée en octobre 2023.

La cause de ce nouveau blocus ? Le Hamas a refusé de prolonger de 40 jours la première phase de la trêve conclue entre les deux parties et veut passer rapidement à la seconde phase, tel que prévu par le calendrier. L’idée vient de la nouvelle administration américaine, Netanyahu l’a rapidement acceptée et le Hamas l’a immédiatement rejetée.

Le Hamas a mille et une raisons de ne pas faire confiance à Donald Trump et à son équipe. Ils sont totalement alignés sur la politique israélienne et veulent l’éradication pure et simple du peuple palestinien, comme le démontrent les propositions ridicules, sanguinaires et criminelles du chef de la Maison-Blanche pour régler l’avenir de Ghaza. La même administration vient d’annoncer une aide de plus de trois milliards de dollars à Israël pour l’achat, entre autres, de… bulldozers.

Le nouveau secrétaire d’Etat, Marco Rubio, sans passer par les canaux classiques, décide d’une rallonge de 4 milliards de dollars, inattendue pour le psychopathe Netanyahu qui n’a pas caché sa joie. 
Comment peut-on demander aux Palestiniens d’accepter des propositions américaines les concernant sans les consulter et au moment même où la Maison-Blanche annonce de nouveaux milliards de dollars pour Tel-Aviv et qu’un autre blocus leur est imposé, alors que Trump n’a pas lâché un mot sur la nouvelle décision criminelle de Netanyahu.

Un sommet arabe, réuni récemment au Caire, va tenter de répondre aux provocateurs. Des pays arabes, parmi ceux qui ont des relations officielles avec Israël, comme l’Egype, la Jordanie et Qatar, ont rapidement condamné la décision. Par contre, les Emirats arabes unis, le Soudan et le Maroc, qui ont signé les accords d’Abraham, observent le silence total. L’ONU a également exigé la levée rapide du blocus. Vu les conditions et ses pouvoirs limités dans ce cas, surtout quand il s’agit d’Israël et des Etats-Unis, elle ne peut pas faire plus pour l’instant.

Mêmes réactions à Berlin et Londres, mais ils comptent pour du beurre pour Netanyahu.
Le monde arabe dans son ensemble s'est cantonné dans la position d’observateur, à part des prises de positions individuelles des Etats. Une impuissance qui laisse le champ libre à d’autres de décider de notre avenir, particulièrement celui du peuple palestinien. Il est vrai qu’avec Donald Trump, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il fasse du bien, surtout qu’il ne porte pas le monde arabe et le monde musulman dans son cœur.

Il ne faut pas oublier qu’il a été élevé dans le Queens, ce quartier de New York qui a donné à l’Amérique la plupart des grands mafiosi. Il flirte avec l’extrême droite européenne et il est devenu un symbole et le porte-drapeau des suprémacistes blancs. Exemple de cette proximité. Son vice-président J. D. Vance n’a pas hésité à effectuer le déplacement en Allemagne pour rendre visite à l’AfD, le parti d’extrême droite allemande, deuxième aux récentes élections législatives allemandes, une bombe dans le paysage politique européen.

Paradoxalement, l’hostilité de Trump et ses projets farfelus n’ont pas eu d’impact sur les Israéliens. On a même l’impression que la tragédie du 7 octobre a provoqué chez les peuples israélien et palestinien un renforcement et un attachement à la paix. Chaque samedi, les Israéliens manifestent à Tel-Aviv pour dénoncer les ardeurs guerrières de Netanyahu et réclamer sa démission.

A aucun moment l’on a vu des manifestations d’hostilité à l’égard des Palestiniens. Les manifestations pour la paix pour les deux peuples, israélien et palestinien. On est loin des élucubrations et du fanatisme de l’extrême droite israélienne et de son chef Netanyahu, qui ne rêvent que de la guerre, du «Grand Israël», de jeter les Palestiniens hors de la Palestine.

Samedi, premier jour du Ramadhan, nous avons vu à la télévision un peuple palestinien qui a exprimé son attachement à la paix et à la vie sur la terre de ses ancêtres. A Ghaza, a été dressée parmi les ruines une immense table où ont été conviés 5000 Palestiniens pour une rupture du jeûne en commun. Image terrible et surréaliste qui a fait dire à un observateur qu’elle lui rappelle «Guernica» de Picasso. Une réponse digne et silencieuse aux fantasmes de Trump l’aventurier, qui veut créer une nouvelle Nakba.
 

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