Mon grand père est un extraterrestre du Croate Dražen arkovic et Journal d’un père moderne du Tchèque Jan Haluza, ont été projetés à la cinémathèque algérienne à Alger, lors des 8es Journées du film européen . Des journées qui se poursuivent jusqu’au jeudi 29 février.
Una (Lana Hranjec), 11 ans, vit avec sa mère Lena (Petra Polnisová), et ses deux frères (Alex Rakoš et Sven Barac). Elle attend la venue de son père (Frano Maškovi), un pilote de ligne, pour son anniversaire. Elle visite le petit laboratoire de son grand-père (Nils Ole), dans la cave de la maison, où il lui apprend qu’il a inventé de l’énergie à partir de la flatulence pour éclairer son espace et faire fonctionner les moteurs.
Une nuit, à partir de sa fenêtre, Una assiste à l’enlèvement de son grand-père, pris dans un gros tube lumineux tourbillonnant de couleur rouge. Ses deux frères refusent de croire à sa version.
Elle s’engage à la recherche de son grand-père aidée par Dodo (la voix Ozren Grabarić), un robot-pilote, venu d’une planète lointaine de Cassiopée où les êtres sont immortels, des êtres «d’énergie et de logique pure».
Una peine à croire à cette histoire mais lorsque sa mère est admise à l’hôpital, elle comprend qu’un destin lie quelque part son grand-père à sa mère en raison d’une force venue de l’espace, trente ans auparavant. Dodo, qui réagit avec émotion parfois, lui fournit à chaque fois des explications pour avancer dans sa recherche.
Una doit-elle sauver son grand-père et sa mère ? Les deux ? Ou l’un d’eux ? Et comment faire un choix ? Mon grand-père est un extraterrestre (Moj dida je pao s Marsa en croate), qui est un film d’aventure destiné à un public jeune, invite à la réflexion sur le sens du sacrifice, du courage et de la solidarité familiale.
C’est aussi une métaphore sur la place de l’énergie dans les sociétés contemporaines. Une énergie qui est souvent gaspillée sans qu’on en mesure les conséquences. Les images sur la forêt et la rivière portent une touchante poésie écologique.
«Bienvenue dans l’enfer» !
Le film tchèque Journal d’un père moderne s’inspire du blog de Dominik Landsman sur la plateforme Bloglist.cz où il racontait son quotidien compliqué avec son enfant à la maison. Il a écrit, à partir de 2015, plusieurs textes Comment se préparer pour un bébé, Dictionnaire pédagogique des mères dérangées, L’alphabet de la parentalité et Enfant ou chien ? ... Journal d’un père moderne est devenu un livre. Dominik Landsman est présent dans le long métrage dans le rôle d’un chauffeur de taxi. Et, dans la fiction, Dominik (Jirí Mádl), écrivain en herbe, tombe amoureux de Nataša (Tereza Voříšková ), créatrice de jouets, et décide de vivre avec elle. Vite, un bébé, eněk, arrive au foyer. Le couple n’a pas prévu cette naissance.
Dominik abandonne temporairement son projet d’aller en Grande-Bretagne pour une formation littéraire. La mère, qui gagne bien sa vie, continue son activité professionnelle et le père est «en congé de maternité» pendant 365 jours.
Rôles inversés donc. Dominik pense avoir du temps libre pour écrire un roman, mais il se rend compte qu’il doit changer les couches, donner du lait, faire dormir le bébé, bref, s’occuper en permanence du nouveau-né.
Le bébé pleure souvent, dort difficilement et mouille fréquemment ses couches. Dominik panique, écoute les conseils de son père (Ondřej Malý) l’invitant à résister et à ne pas abandonner, continue à relever le défi. «Bienvenue dans mon monde, bienvenue en enfer», écrit-il. L’expérience de père au foyer est pénible mais Dominik s’attache de plus en plus à son enfant et comprend bien ce que les mères endurent avec les nouveaux-nés. Nataša est absente de la maison en raison d’engagements professionnels, ce qui met en colère Dominik.
La colère, quelque peu contenue, est mêlée à de la jalousie. Comment garder son foyer, s’occuper du bébé et préparer une carrière littéraire ? Les grands-parents interviennent parfois pour ressouder le couple, maintenir l’harmonie familiale et adoucir les mœurs. Journal d’un père moderne est une comédie romantique légère est bien servie par la musique de Ondrej Brousek.
Le montage vif donne de la cadence à l’histoire qui s’accélère avec le passage du temps, entre jours, semaines et mois. L’idée d’un père qui s’occupe d’un bébé sans savoir comment s’y prendre n’est pas nouvelle au cinéma. Jan Haluza a choisi d’autres angles pour aborder le sujet en mettant en valeur la force de l’amour qui remonte tous les obstacles.
Dominik, qui narre son histoire dans le film, passe de la surprise, au choc, à l’émotion et, puis, à la grande tendresse. L’amour du père à son enfant est revigorant, fait oublier toutes les fatigues. Aucune modernité ne peut rendre ringards la cohésion familiale et le rire joyeux d’un bébé.