Après quinze mois d’une guerre génocidaire dévastatrice ordonnée par Benyamin Netanyahu et les suprémacistes racistes de son gouvernement, le cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dernier a été accueilli dans la joie et la liesse par la population de Ghaza. Près de 600 000 personnes sur le million et demi de déplacés sont retournées en une semaine, du sud de l’enclave où les sionistes les avaient forcées à se replier, vers le Nord, avec l’espoir de retrouver leurs proches, leurs maisons, leurs biens qu’ils ont abandonnés depuis plus d’une année.
Dimanche dernier, les autorités du Hamas dans la bande de Ghaza ont dressé un bilan faisant état de plus 61 000 morts, dont 14 000 disparus, et plus de 100 000 blessés. Pas moins de 180 000 logements ont été totalement ou partiellement détruits, et ce, sans compter les infrastructures socioéconomiques totalement hors d’usage. Il n’en fallait pas plus pour que les autorités déclarent que la bande de Ghaza est désormais au bord de la catastrophe humanitaire.
En d’autres termes, invivable pour les 2,4 millions de Palestiniens qui ont survécu à ces 15 mois d’une guerre génocidaire. Les autorités de la bande de Ghaza tout comme les ONG sur place accusent les Israéliens de ne pas respecter les accords de cessez-le-feu en empêchant l’aide humanitaire d’entrer en quantité suffisante, comme cela a été convenu à Doha lors des négociations entre le Hamas et les représentants de l’entité sioniste. Les Ghazaouis attendent toujours les 600 camions d’approvisionnement promis quotidiennement et qui doivent ramener des vivres, des médicaments, du carburant à des centaines de milliers de personnes en plein désarroi livrées au froid et tenaillées par la faim.
Un retour vers le nord de la bande de Ghaza qui n’est pas sans danger pour eux avec le risque que représentent les bombes, obus, grenades et mines enfouis dans le sol et qui n’ont pas explosé. D’ores et déjà, une trentaine de personnes au moins seraient mortes, suite à la déflagration de ces engins explosifs. Et ce, sans compter avec la menace permanente d’être la cible de drones tueurs israéliens, comme ce fut le cas dernièrement, lorsqu’un véhicule à bord duquel se trouvait une famille de réfugiés a littéralement explosé et été réduit en cendres.
Malgré ces dangers réels et toutes les appréhensions sur ce qui les attend à leur retour sur les lieux qu’ils ont abandonnés sous la contrainte et par la force des génocidaires, ils sont chaque jour plus nombreux à faire le trajet inverse à celui que leur avait imposé l’armée sioniste. Un retour attendu par la plupart des réfugiés du nord de l’enclave palestinienne depuis 15 mois réduits à vivre dans des abris de fortune sous les bombes israéliennes.
Mais surtout un retour qui se veut une réponse à la proposition indécente de Donald Trump, le président américain, de quitter ce qui serait, selon lui, devenu un immense chantier invivable, pour s’installer en Egypte ou en Jordanie. Une proposition indécente du Président américain applaudie par les suprémacistes racistes Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir du gouvernement Netanyahu qui n’ont jamais caché leur souhait de revoir les colonies sionistes s’implanter de nouveau à Ghaza !
Indécente, parce qu’elle se veut la poursuite du nettoyage ethnique entamé par les sionistes à partir de la fin de l’année 1946 en Palestine, visant à la vider de toute sa population arabe. Des villes comme Haifa, Jaffa, Tibériade ont été «nettoyées» par les armes de leurs populations arabes par les groupes terroristes sionistes de la Haganah, du Stern et de l’Irgoun, poussées à fuir vers le Liban, l’Egypte ou la Jordanie.
Cette tragédie marquera profondément la conscience collective des Palestiniens et à laquelle sera toujours associé le droit au retour sur les territoires spoliés de leurs ancêtres, comme réparation d’une profonde injustice… Un droit au retour que l’entité sioniste continue de refuser aux Palestiniens exilés, et ce, au mépris des dispositions du droit international.
On comprend encore plus l’attachement des Ghazaouis à revenir sur les lieux qu’ils ont été forcés d’abandonner, au lendemain du 7 octobre 2023, même si les espoirs de retrouver leurs logements, les proches, les amis qu’ils ont dû quitter de force, ont cédé la place à la déception et la tristesse face aux destructions et aux disparitions. Ils font d’ores et déjà preuve de résilience et de détermination, conscients qu’ils vont devoir réapprendre à vivre au quotidien, dans des conditions extrêmement difficiles.