La production mondiale de blé devrait connaître une modeste croissance en 2025 pour atteindre 796 millions de tonnes, soit une augmentation de 1% par rapport à 2024. C’est ce qu’indiquent les dernières prévisions de l’Organisation des Nations pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans une note publiée parallèlement au bulletin mensuel des prix des produits alimentaires.
Les prévisions diffèrent d’une région à une autre en fonction des facteurs climatiques et du contexte géopolitique. En Afrique du Nord, la production céréalière totale devrait baisser, selon les prévisions de la FAO. Elle devrait rester en dessous de la moyenne en 2025. «Car, le manque de précipitations en début de campagne a retardé les semis et a fait diminuer le potentiel de rendement, en particulier dans les zones non irriguées», explique l’organisation dans son rapport.
La croissance prévue à l’échelle mondiale est en grande partie liée aux gains de production attendus dans l’Union européenne (UE), après un recul en 2024. «Les estimations laissent présager une augmentation des ensemencements, principalement de blé tendre, la majeure partie de cette expansion étant à mettre au compte de l’Allemagne et de la France», souligne la FAO dans son rapport. Et de prévoir aussi un accroissement du rendement moyen de blé au sein des pays de l’UE. Cependant, «l’arrivée d’un temps sec à l’est et des précipitations excessives à l’ouest, en particulier en France, pourraient limiter ces gains», précise l’organisation. Aux Etats-Unis, les prévisions font part d’une expansion de la superficie totale emblavée en 2025, en raison d’un accroissement des semis d’hiver et d’une possible augmentation de la superficie consacrée au blé de printemps, qui pourrait être cultivé à la place du soja dans certaines zones.
A ce niveau, contrairement à l’Europe, les rendements devraient enregistrer un modeste recul en glissement annuel. Et pour cause, la proportion de cultures de blé d’hiver touchées par une sécheresse modérée devrait augmenter par rapport à 2024. La production totale de blé devrait ainsi diminuer légèrement et s’établir à 52,5 millions de tonnes.
Au Canada, les premières projections indiquent une expansion des superficies emblavées, compte tenu de l’amélioration des conditions d’humidité des sols et de l’affermissement des prix attendu plus tard pendant l’année. La production de blé devrait atteindre 35 millions de tonnes, un niveau proche de celui de 2024. Par ailleurs, en Fédération de Russie, la superficie de blé d’hiver a diminué pour la troisième année de suite.
Conjugué aux faibles niveaux d’humidité des sols et la minceur du manteau neigeux, la production devrait reculer de 2 % en glissement annuel et s’établir à 80 millions de tonnes. La superficie emblavée en Ukraine en 2025 reste en dessous de la moyenne, en raison du conflit en cours, donc de baisse des financements dédiés à la filière. Un facteur auquel s’ajoutent les déficits pluviométriques est venu affaiblir encore les perspectives de rendement, et la production devrait décliner modérément par rapport à l’année précédente.
En Inde, les superficies plantées en blé ont atteint un niveau record en 2025, sous l’effet de prix élevés incitatifs et des subventions gouvernementales octroyées pour les intrants agricoles. On prévoit toutefois un léger fléchissement des rendements, ce qui devrait maintenir la production au même niveau que l’année précédente, à savoir 113 millions de tonnes.
Par ailleurs, les prévisions concernant l’utilisation mondiale de blé en 2024-2025 restent quasiment inchangées. Car, explique la FAO, «une diminution de la consommation alimentaire compense un accroissement des autres utilisations, principalement en Chine (continentale)».
Les stocks de blé s’annoncent en recul
Malgré une révision à la hausse de 2,7 millions de tonnes apportée ce mois-ci, les stocks mondiaux de céréales à la fin de l’année 2025 devraient tout de même reculer de 1,9% par rapport à leur niveau d’ouverture et descendre à 869,3 millions de tonnes.
Le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial devrait passer de 30,9% en 2023-2024 à 29,9% en 2024-2025, une situation en matière d’offre mondiale qui reste confortable. Les stocks mondiaux de blé devraient diminuer de 1,6% et s’établir à 312,8 millions de tonnes, malgré un relèvement de 4,4 millions de tonnes apporté ce mois-ci, principalement en raison d’une hausse des importations en Egypte, d’un accroissement de la production en République islamique d’Iran et d’une baisse des exportations en partance de la Fédération de Russie.
Les prévisions relatives aux échanges mondiaux de céréales en 2024-2025 sont de leur côté établies à 484,2 millions de tonnes, soit une légère augmentation de 0,7 million de tonnes depuis le mois dernier, mais un niveau encore en recul de 5,6% par rapport à la campagne précédente. Les estimations concernant les échanges mondiaux de blé en 2024-2025 (juillet -juin) ont été légèrement abaissées, de 0,4 million de tonnes, depuis le dernier rapport.
La FAO prévoit dans ce sens un recul de 6,4% par rapport à leur niveau en 2023-2024. «La révision apportée ce mois-ci est principalement imputable à une réduction des prévisions ayant trait aux exportations de la Fédération de Russie et à un abaissement des prévisions d’importation en Türkiye», explique la même source. Samira Imadalou