La proposition de sa nomination soumise à l’aval du Sénat : Joshua Harris, futur ambassadeur américain à Alger

04/03/2024 mis à jour: 00:53
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Photo : D. R.

Le président américain, Joe Biden, propose Joshua Harris, sous-secrétaire d’Etat en charge de l’Afrique du Nord, au poste d’ambassadeur en Algérie.

L’opération de nomination de celui qui est considéré comme «Monsieur Sahara occidental» de l’administration Biden n’est qu’à ses débuts. Il faudra attendre que la proposition de M. Biden soit ratifiée par le Sénat. En général, il s’agit d’une simple formalité, surtout que Joshua Harris est un diplomate de carrière.

Aussi, parce qu’il est sous-secrétaire d’Etat adjoint au département d’Etat, Joshua Harris a déjà fait l’objet d’une confirmation par le Sénat. Mais il reste que sa nomination à ce poste ne pourrait être effective qu’une fois la Chambre haute du Congrès, où les démocrates détiennent une courte majorité, donne son aval.

Sous-secrétaire d’Etat adjoint en charge de l’Afrique du Nord depuis juillet 2022, M. Harris a eu à coordonner l’élaboration et la mise en œuvre des politiques américaines envers la région du Grand Maghreb. De 2019 à 2021, il a été chef de mission adjoint, fréquemment chargé d’affaires à l’ambassade des Etats-Unis à Tripoli, et au bureau extérieur de la Libye à Tunis.

Auparavant, M. Harris a été sous-secrétaire d’Etat adjoint par intérim et directeur en charge des affaires maghrébines au département d’Etat. Il a été également en poste à Ljubljana en Slovénie, à Baghdad en Irak, et à Zagreb en Croatie. Diplômé de la Edmund A. Walsh School of Foreign Service de l’université de Georgetown et de la London School of Economics and Political Science, M. Harris parle arabe, croate, français, italien, polonais et slovène.

Il a déjà travaillé avec Brett McGurk, conseiller à la Maison-Blanche et coordinateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Conseil de sécurité nationale. Il était son directeur politique quand M. McGurk était envoyé spécial de la Maison-Blanche auprès de la coalition internationale contre l’organisation terroriste Etat islamique en Irak et en Syrie (EIIS), créée en 2015.

Le choix de M. Harris, qui jouit d’une grande maîtrise des dossiers régionaux, comme celui du Sahara occidental, pour succéder à Elizabeth Moore Aubin, en poste à Alger depuis février 2021, est loin d’être anodin.

Le poids régional de l’Algérie

Il semble refléter la place importante qu’occupe l’Algérie dans la politique étrangère américaine, plus particulièrement en Afrique du Nord et dans le Sahel. Acteur majeur au niveau régional, l’Algérie est sollicitée et consultée sur, entre autres, la lutte contre le terrorisme et la résolution des conflits.

D’ailleurs, M. Harris a effectué en septembre 2023 une visite en Algérie lors de laquelle il a examiné avec de hauts responsables algériens les questions d’intérêt commun.

Dans un entretien accordé à El Watan, il avait réitéré le soutien de son pays aux efforts de l’envoyé spécial des Nations unies au Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour mettre un terme au statu quo actuel et résoudre de manière durable ce conflit qui perdure depuis près d’un demi-siècle. «Il est important de revenir sur ce qui s’est passé ces dernières années pour aboutir à la situation actuelle.

Avant la nomination de Staffan de Mistura comme envoyé personnel, il y avait un vide très préoccupant dans le processus politique. Il est important de noter qu’à sa nomination en 2021, il a bénéficié d’un soutien fort du Conseil de sécurité.

Il utilise cette position pour faire avancer le processus politique sur le fond. Il s’agit, surtout, de réaliser des résultats significatifs», a-il affirmé tout en considérant que l’escalade militaire dangereuse sur le terrain «ne peut être contrée que par la réussite du processus des Nations unies».

Toujours sur le dossier sahraoui, M. Harris avait estimé qu’«il y a eu des efforts sérieux» qui ont été entrepris ces deux dernières années. «Notre gouvernement, en tant que soutien des Nations unies et de De Mistura, essaie d’utiliser ses relations et ses partenariats dont celui très fort avec l’Algérie, pour créer un environnement où le processus des Nations unies pourrait avancer de façon substantielle dans un esprit de désescalade.

Nous sommes conscients que cela ne va pas être un travail facile ni rapide. Mais les Etats-Unis et l’Algérie travaillent de manière constructive pour soutenir M. Staffan de Mistura», a-t-il conclu.
 

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