La production d’huile d’olive est en baisse, cette année, nous a-t-on affirmé, hier, à Ait Zaim, commune de Maâtkas, à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. C’est là où s’est tenue la 10e édition de la Fête de l’olivier organisée par l’association culturelle Tigejdit N’Ath Zaim, en collaboration avec l’APC, la chambre d’agriculture et l’APW de Tizi Ouzou, du 6 au 9 mars en cours.
La dernière, tout comme les autres journées de cette manifestation, a drainé une affluence nombreuse, soulignent les organisateur qui estiment que l’objectif de cette fête a été largement atteint puisque, précisent-ils, les activités de cette édition ont suscité un engouement remarquable chez les citoyens des différentes localités de la région et même d’autres wilayas du pays.
Le président de l'association Tigejdit, Ahmed Zalouk, a souligné, en outre, que la 10e édition de la Fête de l’olivier d’Ath Zaim a regroupé 80 participants venus de 18 wilayas du pays.
Selon lui, la production a nettement diminué, cette année. Il souligne qu’habituellement, un quintal d’olives donne jusqu’à 20 litres d' huile mais cette fois-ci, a-t-il indiqué, il y a des localités où le rendement a baissé jusqu’à 6 litres par quintal. «Durant les dernières semaines de la cueillette, il y a ceux qui ont eu un bon produit, surtout avec les pluies qui se sont abattues. La production a atteint 15 litres le quintal. La tendance est donc à un rendement encore limité mais acceptable», a-t-il estimé. Cela a même impacté les prix qui ont connu une hausse remarquable.
L’entreprise Zimouche, à l’instar des autres participants, propose le produit en question à 900 dinars/litre. «Oui, les prix ont augmenté car le rendement a baissé», nous a confié Mme Zimouche qui nous précise qu’habituellement, la moyenne du rendement est de 18 litres. Son entreprise est implantée à Aïn Zaouia, dans la daïra de Draâ El Mizan, wilaya où elle dispose de 4000 oliviers et une huilerie moderne mise en service en 2016. Rabai Athmani, un agriculteur venu d’Ath Ouarthilane, dans la wilaya de Sétif, a également précisé que la récolte, cette année, est faible par rapport aux saisons précédentes. «Il y a une faible récolte. C’est pour cela que le prix du produit a auguementé», nous a-t-il confié.
L’huile d’olive pressée dans une huilerie traditionnelle a connu également une flambée remarquable. M. Bekkouche de Beni Maouche, dans la wilaya de Béjaïa, qui travaille dans le village de Trouna, nous a fait savoir que cette huile est cédée à 1200 dinars le litre.
Par ailleurs, pour revenir au programme de la 10e édition de la Fête de l’olivier, placée en hommage à Mouloud Mammeri, les intervenants qui ont animé des conférences ont souligné qu’un grand travail doit se faire dans le sens de la préservation de l’olivier et son entretien permanent afin d’avoir une bonne qualité et augmenter la production. «L’huile, les olives font partie intégrante des habitudes alimentaires. Donc, la filière oléicole doit être encouragée pour augmenter la production et avoir une bonne qualité. Et ce, à travers le développement de l’agriculture de montagne», ont-ils insisté.
C’est ce que préconisent aussi tous les producteurs et les transformateurs d’olives et d’huile d’olive ainsi que les artisans rencontrés, hier, à Ath Zaim où une opération de plantation de 1500 plants d’oliviers a été lancée, vendredi.
Cette action est initiée par la chambre d'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou, en collaboration avec le mouvement associatif. L’objectif de cette campagne est de régénérer les oliveraies ravagées par les incendies et permettre aussi l'expansion des vergers.
Le président de l’APW, Mohamed Klalèche, a déclaré, pour sa part, que l’Assemblée a toujours soutenu ce genre d'activité. «Notre objectif est d'encourager l’agriculture de montagne pour développer la production locale d’une huile ancestrale qui crée un lien social dans les villages», a-t-il ajouté.