La situation sanitaire, reléguée au second plan par le conflit russo-ukranien, renvoie des signaux, selon les professionnels de la santé, plutôt rassurants à travers le monde. L’année 2022 signera-t-elle la fin de la pandémie de Covid-19 ? Cette éventualité est envisagée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mais l’une des conditions avancées par cette dernière pour entrevoir le bout du tunnel serait une vaccination massive de la population. Selon les deniers chiffres de cette organisation, près de 53% de la population mondiale est vaccinée contre la Covid-19. «Nous tablons sur une fin de la phase aiguë de la pandémie cette année, à la condition bien sûr que 70% de la population mondiale soient vaccinés d’ici le milieu de l’année, vers juin ou juillet», a déclaré le premier responsable de l’OMS. Et d’ajouter : «Si c’est le cas, la phase aiguë peut véritablement se terminer, et c’est ce à quoi nous nous attendons. Ce n’est pas une question de chance, c’est une question de choix.»
A cet effet, beaucoup de pays européens ont assoupli le dispositif sanitaire et annoncé un allégement des mesures barrières à tous les niveaux. Qu’en est-il de l’Algérie ? D’aucuns estiment que la situation s’est nettement améliorée et la pandémie entame une décrue appréciable dans le monde, et l’Algérie est inscrite dans cette dynamique.
Unanimement, les professionnels de la santé affirment que la situation en Algérie est stable et en phase de recul par rapport à ce qui prévalait il y a un mois, et que la Covid-19 revêt une forme endémique.
Pour le docteur Lyes Akhamok, membre du comité scientifique, la quatrième vague est passée avec moins d’impact et scientifiquement, la 5e vague n’est pas exclue mais elle sera moins dangereuse et moins impactante. Faut-il dans ce cas assouplir les mesures sanitaires, notamment celles qui ligotent les compagnies aériennes ? Le Dr Akhamok pense que les autorités du pays pourraient annoncer la levée d’autres mesures sanitaires dans certains domaines, en concertation avec les membres du comité scientifique.
Par contre, le Dr Lyes Merabet joue la carte de la prudence et considère que les mesures sanitaires sont déjà allégées chez nous. «Je pense que nous devons encore faire preuve de patience et voir l’évolution de la situation sanitaire, notamment après la levée de toutes ces mesures en Europe, prévue à partir de ce mois de mars», propose-t-il, regrettant non seulement le laxisme généralisé pour ce qui est du respect des mesures barrières au niveau du personnel, mais aussi pour les différents protocoles sanitaires affectés aux activités qui relèvent de divers secteurs.
Au passage, le Dr Merabet rappelle que les pays qui ont décidé de lever les mesures sanitaires, y compris l’exigence d’un pass vaccinal, sont ceux-là même qui ont réalisé les objectifs de la campagne de vaccination. «75% de la population de l’UE ont reçu au minimum deux doses de vaccin.
Considérant les délais de six mois environ, entre les différents vagues de la pandémie de Covid-19, je pense qu’il vaut mieux patienter avant d’aller vers le levée de telles mesures», préconise-t-il. Notre interlocuteur pense qu’il est insensé de parler de l’immunité collective lorsque l’on a affaire à une maladie qui n’est pas immunisante.
D’aucuns estiment que toutes les études réalisées depuis le début de la pandémie de Covid-19 ont démontré que l’immunité acquise naturellement par la contamination n’était pas suffisante pour protéger efficacement contre les complications, d’autant plus que sa durée était relativement courte (3 à 6 mois).
Par ailleurs et s’agissant des compagnies aériennes, notre interlocuteur observe que le protocole a été imposé surtout par les organisations internationales et européennes pour l’aviation civile. Il faut noter qu’à ce jour, seulement près de 11% de la population africaine sont vaccinés. Le continent doit, selon l’OMS, «multiplier par six le taux de vaccination» contre la Covid-19 pour atteindre l’objectif de 70% de couverture vaccinale.